La toute première plainte déposée en ligne dans la wilaya de Jijel, deux jours après le lancement du service mis en place à cet effet par la Gendarmerie nationale, a trait au phénomène de pillage de sable de mer, a-t-on appris, dimanche à Jijel, auprès de ce corps constitué. La première plainte enregistrée "au niveau de l'Est du pays" est parvenue d'un citoyen de la localité de Kaous, située à quelques km du chef-lieu de wilaya, dans laquelle il a dénoncé les agissements d'individus se préparant à extraire illégalement du sable des plages de la côte, au moyen d'un camion de gros tonnage, a précisé le lieutenant-colonel Hocine Aouis, commandant du Groupement territorial, lors d'une conférence de presse. Ce geste "dénote la confiance que le citoyen place dans la Gendarmerie nationale", a ajouté cet officier au cours de ce point de presse organisé en présence du Lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, responsable de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale. Le premier trimestre de l'année en cours s'est soldé par le traitement de quinze (15) affaires se rapportant à l'extraction illégale de sable, donnant lieu à l'arrestation de dix-huit (18) individus dont onze (11) ont été écroués, selon la même source qui a précisé que ces opérations ont également permis de saisir plus de 66 m3 de ce matériau et la mise en fourrière de 14 camions et engins ayant servi à commettre ce crime contre l'environnement. "Face à ce fléau, nous avons décidé de mettre en £uvre tous les moyens nécessaires pour neutraliser les individus qui se livrent au pillage du sable de mer" ont expliqué les deux officiers, n'excluant pas de recourir à la surveillance aérienne des côtes, en nocturne, pour venir à bout de ce phénomène. La nouvelle stratégie mise en £uvre par la Gendarmerie "ne consiste plus seulement à saisir les quantités de sable extraites illégalement mais aussi à opérer des recherches avec tous les moyens que cette opération requiert", ont-ils affirmé, précisant que les réseaux qui se sont constitués pour le pillage de sable, opèrent notamment sur la côte Est de la wilaya. Le commandant du groupement territorial, qui a expliqué le mode opératoire des "prédateurs de sable", a indiqué que ce corps constitué a mis en place, à titre préventif, une banque de données dans laquelle sont consignées toutes les opérations liées au vol illicite de sable maritime. Le cas d'un tristement célèbre pilleur de sable dénommé "Chkapa", opérant avec un sabre à la main, et actuellement derrière les barreaux, a été évoqué par les responsables de la Gendarmerie nationale pour qui "l'autorité doit, en tout état de cause, revenir à l'Etat". Le pillage de sable est, en plus, une "menace pour le tourisme" outre le fait qu'il "dégrade sérieusement l'équilibre écologique", a souligné le Lieutenant-colonel Kerroud, rappelant que le numéro vert (10 55) est aussi disponible pour énoncer ce genre de crimes contre la nature. Au cours de cette rencontre organisée au siège du commandement territorial, d'autres points se rapportant à la criminalité, aux accidents de la route et à la préparation de la saison estivale ont également été évoqués.