Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a considéré jeudi que la promotion de la culture constituait le "meilleur et le plus efficace moyen" d'éveiller le sentiment d'appartenance à une même nation en cette conjoncture difficile qui rappelle les pays arabes à "davantage de cohésion et de solidarité". Dans un message à l'occasion de la célébration de Youm El Ilm et l'inauguration de la manifestation "Constantine capitale de la culture arabe 2015 ", lu en son nom par son conseiller M. Mohamed Benamar Zerhouni, le Chef de l'Etat a déploré "les malheurs qui accablent la nation arabe en raison des conflits qui affectent aujourd'hui certains pays arabes et menacent de compromettre leur sécurité, leur stabilité et leur unité". "Une conjoncture difficile qui nous rappelle à davantage de cohésion et de solidarité pour arrêter l'étiolement de cette nation, saignée et épuisée, et reconstruire le rêve arabe en tenant compte des intérêts bien compris des pays arabes", a soutenu le président Bouteflika qui a préconisé de placer "la culture au coeur de nos efforts pour rattraper ce que nous avons perdu, notamment ce qui a relevé de notre propre fait, en nous inspirant de nos valeurs identitaires, historiques, religieuses et linguistiques fédératrices". "C'est là, à notre sens, le meilleur et le plus efficace moyen d'éveiller le sentiment d'appartenance à une même nation, de renforcer les liens de fraternité indéfectibles et de trouver la force d'affronter l'Autre, de défendre la vérité et d'aspirer à un avenir qui ne peut se construire sans les élites arabes montantes", a insisté le président de la République. Et le président Bouteflika d'ajouter: "nous avons voulu inscrire notre illustre manifestation culturelle dans le sillage de la célébration par notre peuple du soixantième anniversaire de sa glorieuse Révolution, grand projet libérateur de la nation arabe et du continent africain". "Nous avons voulu également, par ce biais, marquer notre reconnaissance et notre gratitude à nos frères dans les pays arabes pour leur soutien inestimable à la cause du peuple algérien" a-t-il poursuivi rappelant que "le combat de l'Algérie a trouvé renfort et soutien auprès d'hommes politiques, penseurs et artistes de tous les coins de notre nation arabe. Même les femmes et les enfants se sont fait l'écho de sa juste cause et l'ont accompagnée jusqu'au triomphe final". "Outre le soutien logistique et matériel, la révolution algérienne a pu bénéficier de cette précieuse aide morale apportée par des hommes de lettres, des artistes et des poètes qui ont exalté ses hauts faits par des oeuvres qui auréolent aujourd'hui la littérature contemporaine", se souvient encore le Chef de l'Etat ajoutant que "ce fut une étape charnière du parcours de notre pays et pour cette raison précise nous avons décidé de la commémorer avec vous, nos frères". Pour le président de la République, "la création et de la créativité culturelle et intellectuelle restent le moyen plus indiqué pour une circonstance de cette envergure pour mettre en valeur et pérenniser les plus belles épopées de nos peuples, à plus forte raison quand leur thème se rapporte à la liberté". "Nous avons partagé, par le passé, les affres et les tourments de la révolution algérienne et nous voilà aujourd'hui ensemble solidaires dans l'épreuve que traverse le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de son droit à l'instauration de son Etat indépendant avec pour capitale El Qods", enchaine le Chef de l'Etat faisant savoir que "l'Algérie, consciente que seule la culture permet de sortir du sous-développement, s'est attelée à la renforcer et à la doter des moyens d'expression nécessaires, l'innovation étant le fruit de la pensée saine et la base d'une vision clairvoyante". "Durant plus d'un demi siècle après le recouvrement de son indépendance, l'Algérie aura réussi à se réapproprier son rôle culturel, intellectuel et littéraire qui lui a permis de s'ouvrir des perspectives prometteuses. Un défi qu'elle a su relever en dotant son secteur culturel d'espaces et de moyens d'expression et de production", a-t-il étayé soulignant que "dans cet objectif, elle s'est lancée dans la réalisation de structures culturelles et l'organisation de multiples rencontres spécialisées et de festivals pour répondre aux attentes de la société dans ce domaine". "Elle a encouragé la créativité et l'innovation dans les domaines de l'édition, du cinéma, du théâtre et dans la préservation du patrimoine culturel aussi bien matériel qu'immatériel", dira-t-il. "Elle a engagé un véritable processus culturel national riche et diversifié en accueillant la manifestation 'Alger capitale de la culture arabe' et en abritant le festival culturel panafricain pour sa 2e édition" rappelle encore le président Bouteflika pour qui "la consolidation de l'oeuvre culturelle au plan islamique est consacrée en Algérie à travers la manifestation 'Tlemcen capitale de la culture islamique', l'animation des semaines culturelles dans différents pays arabes et l'institution du Salon du livre à la faveur duquel des millions de titres récents, y compris de la sphère arabe, sont mis en valeur". "Le démarrage de notre grande manifestation culturelle coïncide, par un heureux hasard, avec le lancement à Alger, il y a quelques jours, de l'Année internationale de la lumière (Ail 2015) en présence de la directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Convient-il de rappeler que cette Ail 2015 est dédiée aux travaux de l'illustre savant arabe de renommée mondiale, Abou Ali El Hassen Ibn El Haithem, fondateur de l'optique et auteur de Kitab El Manadir (le Livre de l'optique) pour le millénaire de son décès", fait encore valoir le président Bouteflika dans son message avant d'exhorter les enfants de la nation arabe à s'opposer à la violence destructrice par la créativité et la pensée éclairée pour permettre à cette même nation de renouer avec ses honneurs d'antan. "Il s'agit de forcer le respect et la considération et promouvoir les valeurs de tolérance, de réconciliation et d'entente en demeurant attachés à l'unité nationale dans tous les conflits arabes en cours, non seulement en tant qu'exigence politique mais, en premier lieu, en tant que valeur culturelle et de civilisation", a conclu le chef de l'Etat.