Le projet projet de loi sur les activités et le marché du livre qui sera soumis au vote à l'APN lundi prochain, suscite déjà un débat controversé. Les deux syndicats des éditeurs du livre ont adopté des positions divergentes à l'égard de ce projet de loi. Dans un communiqué, le syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) a estimé que le projet "entrave l'instauration d'une industrie nationale du livre", alors que le président de l'organisation nationale des éditeurs du livre (ONEL) a qualifié le texte d'"acquis à valoriser". Le SNEL qui a appelé les élus à "prendre une position historique pour préserver la culture nationale", a souligné que le projet de loi sur les activités et le marché du livre "comporte beaucoup de lacunes" et "entrave le processus d'instauration d'une industrie nationale du livre". Le syndicat a estimé dans ce sens que le projet "est en contradiction avec la Constitution et les lois de la République" et "compromet les acquis de la liberté d'expression, la créativité et les réalisations culturelles et intellectuelles". Pour ce syndicat, ce projet de loi "a été élaboré en l'absence des spécialistes et des intellectuels". De son coté, le président de l'ONEL Mustapha Kellab a estimé dans une déclaration à l'APS, que le projet de loi "constitue un acquis à valoriser", soulignant toutefois que "la question d'autorisation imposée par la tutelle aux éditeurs avant la publication, constitue une répression des libertés de manière générale". Il a indiqué dans ce sens que "changer la loi reste une question de temps. Quand nous acquerrons plus d'expérience et de crédibilité, nous aurons la force de proposer l'amendement des textes de loi", a-t-il soutenu. L'article 10 du chapitre II du projet de loi sur les activités et le marché du livre prévoit que "toutes les activités relatives à l'édition, la publication et la commercialisation du livre doivent être soumises à une autorisation de la tutelle qui délivre un document à cet effet".