Les participants au 11 ème colloque international sur le rite Malékite ont appelé mercredi à Aïn Defla à l'approfondissement de la recherche sur le patrimoine religieux du rite malékite apte à assurer une « renaissance » du concept de l'ijtihad. Au cours de la cérémonie de clôture de ce colloque de deux jours portant cette année sur « le fiqh, la vie et la société à travers l'encyclopédie de l'imam El Ouancharissi", les participants à cette rencontre ont plaidé pour l' «investissement dans le riche patrimoine religieux de l'Algérie » en vue de le fructifier et conforter le référent duquel sont puisées les fetwas (jurisprudences) pour les questions religieuses en suspens. La nécessité d'accélérer les procédures à même de hisser ce colloque au rang d' « institution scientifique indépendante » a également été mise en évidence par les participants à cette manifestation scientifique, qui ont relevé l'importance de nouer des relations de coopération avec les organismes du monde arabe et islamique versés dans la recherche dans les sciences de la religion. Les conférenciers ont également mis l'accent sur la nécessaire adoption de mécanismes à même de préserver le patrimoine religieux malékite en orientant étudiants et enseignants dans les filières des Sciences islamiques, Histoire et Langue et Lettres arabes dans le but de servir ce legs. Ils ont, dans ce contexte, plaidé pour la création d'un groupe de chercheurs des départements des affaires religieuses, de la culture et de l'enseignement supérieur spécialisés dans « fikh ennawazel ». Ils ont par ailleurs relevé l'importance de l'émission des fetwas (jurisprudences) qui tiennent compte d'un certain nombre de paramètres (notamment les spécificités et les us et coutumes de chaque société) en vue de prémunir la nation de l' « anarchie » relative à l'émission de fetwas. La valorisation des efforts et contributions des Ouléma et exégètes algériens au service du rite malékite et leurs contributions dans la recherche de questions afférentes à cette tradition ont, par ailleurs, été mises en relief. Des attestations ont été remises aux conférenciers dont l'apport a été indéniable lors de ce colloque. Lors de la séance inaugurale, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs avait notamment indiqué que le référent religieux de l'Algérie caractérisé par la modération est présent dans les livres d'El Ouancharissi, relevant que ces derniers traitaient de divers aspects d'ordre politique, culturel, social et économique. "Le fait que de nombreux orientalistes aient traduit l'encyclopédie de l'imam El Ouancharissi est révélateur de l'importance de cet ouvrage", avait-t-il dit. Quelque 15 conférenciers venus de l'étranger se sont relayé à la tribune du colloque. Né en 834 de l'hégire (1430) dans la région de Hadjaloua près des monts du Ouanchariss (actuellement, commune d'El Azharia dans la wilaya de Tissemsilt), l'imam El Ouancharissi a fait preuve, dès son âge, d'un grand intérêt pour les sciences de la religion. A Tlemcen, considérée à l'époque comme berceau de la science et des savants du Maghreb, il a pu se rapprocher à de nombreux ouléma qui lui ont inculqué notamment le sens de la rigueur et de la méthodologie. De nombreux ouvrages sur le rite de Malik Ibn Anas, l'imam de Médine (adopté par de larges pans des populations musulmanes des pays du Maghreb et du Nord de l'Afrique), ont été écrits par l'imam EL Ouancharissi. L'école malékite a oeuvré pour la lutte contre la prolifération des sectes et les nouvelles tendances issues d'interprétations fallacieuses et hasardeuses des préceptes du saint Coran.