Des avocats qui ont plaidé pour leurs clients lundi au tribunal criminel près la Cour de Blida, ont soutenu qu'il "n'était pas possible" de joindre les accusations de corruption et de l'abus d'influence dans un même chef d'inculpations, soulignant que même la Cour suprême "ne le permettait pas". Plaidant la cause de son client, Benahmed Abdelhamid, responsable de l'Entreprise de produits longs (TPL), l'avocat Abassi Mahmoud a estimé que "du point de vue de la loi, il n'était pas possible de joindre deux accusations dans un même chef d'inculpations". Pour sa part, Me Ghetas Youcef, avocat d'Ait Belkacem Mahrez (ex-DG de la Caisse nationale d'assurance chômage) et de Smati Bahidj Farid (ex-P-dg de l'Enaorg) a nié l'existence d'une "relation de causalité entre le dépôt d'argent chez Khalifa Bank et le privilège de la carte de thalassothérapie". Le même intervenant a soutenu que "les dépôt des fonds de la CNAS a été accompli avant le contrat de sponsoring avec le centre de thalassothérapie". Il a ajouté que les placements étaient "légaux", car "accomplis avec l'accord du conseil d'administration". L'avocat a estimé, à propos des placements, que "ceux qui ont accompli cet acte sont des dindons de la farce", parlant d'une "démission collective des autorités publiques quant à l'opération de contrôle de la banque Khalifa". Il a accusé, ainsi, la Banque d'Algérie de "ne pas protéger l'argent des dépositaires". L'avocat Laceb Ouali a évoqué, lui aussi, la responsabilité de la Banque d'Algérie dans le contrôle de la banque Khalifa, citant, dans ce sens, les propos tenus par Mourad Medelci, ancien ministre des Finances, qui avait déclaré qu'il "n'avait pas été assez intelligent pour exécuter le nouveau système de contrôle des banques". Pour le même avocat, l'ancien ministre des Finances "avait la latitude d'éviter l'arnaque de Khalifa", ajoutant, dans la même logique, que Sonatrach "n'avait pas avisé ses filiales pour éviter de déposer de l'argent chez la banque privée (Khalifa Bank)". De son coté, Ahmed Fadhel, avocat de Sahbi Daoud, ancien directeur général de l'entreprise nationale des forages (Enafor, filiale de Sonatrach), a souligné que la corruption était "manifeste lorsqu'on bénéficie d'intérêt contre un autre intérêt". Il a soutenu, à cet effet, que son client n'avait pas demandé une carte de voyages gratuite à bord de la compagnie Khalifa Airways en contrepartie d'un placement de l'argent chez Khalifa Bank.