Partager les expériences dans la lutte contre Ebola et discuter du rétablissement post-épidémie et de la reconstruction des pays affectés par Ebola sera le thème d'une conférence internationale de l'Union africaine (UA) qui se tiendra mardi et mercredi à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale. Intitulée "l'Afrique aide les Africains dans le rétablissement et la reconstruction après Ebola", cette conférence de deux jours qui rassemble des services gouvernementaux, des agences régionales et onusiennes, ainsi que des secteurs privés, verra la participation de l'Algérie qui sera représentée par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Un seul but: construire une "Afrique post-Ebola" Cette conférence vise à "identifier les mesures à prendre pour la mise en place de systèmes nationaux de santé robustes et suffisamment dotés en personnel et financés, résistants aux chocs et aux menaces de santé, en mesure d'atteindre toutes les personnes avec des services préventifs et curatifs de bonne qualité". Les participants se pencheront également sur "le développement et le renforcement du réseau de surveillance et de contrôle de la maladie d'Ebola en liaison avec les Centres Africains de contrôle et de prévention des maladies". Lors de la cérémonie d'ouverture de la session plénière ministérielle consacrée au financement et au renforcement des systèmes de santé, le commissaire de l'UA aux affaires sociales, Mustapha Sidiki Kaloko, a indiqué que l'épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest est la plus large de durée, la plus longue, et la plus complexe depuis presque quatre décennies. "Le caractère unique de cette épidémie a mis en évidence les systèmes de santé fragiles dans les pays affectés et les déficits importants en ressources humaines, financières et matérielles demandées pour une réaction efficace et dans les temps aux épidémies", a-t-il indiqué. Il a appelé à un soutien plus important aux efforts de rétablissement pour les trois pays touchés, et à assurer le redressement des systèmes de santé pour "leur permettre de répondre aux épidémies et à d'autres urgences humanitaires". L'UA demande l'annulation des dettes des pays touchés L'UA a appelé lundi à Malabo à libérer les trois pays, affectés d'épidémie à virus Ebola, de leurs dettes extérieures évaluées à un total de 3,1 milliards de dollars en 2013. "Je soutiens l'annulation de la dette des trois pays (la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia)", a déclaré, lundi à Malabo, Abdalla Hamdok, secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), en marge des travaux d'une conférence internationale organisée par l'UA sur la lutte de l'Afrique contre Ebola. L'épidémie qui sévit en ce moment est décrite comme étant la plus longue et la plus complexe depuis l'apparition du virus d'Ebola en 1976 au Soudan et en République démocratique du Congo (RDC). La conférence de l'UA devait faire avancer de manière concrète l'établissement de politiques globales et d'un cadre stratégique pour une réponse efficace contre le virus Ebola et d'autres maladies contagieuses sur le continent. Elle entraînera également un soutien pour le lancement de l'agence de santé panafricaine, le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies. Déclarée en décembre 2013 en Guinée, Ebola a tué plus de 11.200 morts sur plus de 27.600 personnes atteintes. Plus de 99% des victimes se concentrent en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.