Plusieurs syndicats du secteur de l'Education nationale se sont dits dimanche à Alger favorables à une réorganisation du baccalauréat notamment la réduction de la durée des épreuves et le retour au baccalauréat professionnel. Dans une déclaration à l'APS en marge du 2ème jour des travaux de la Conférence nationale sur l'évaluation de la mise en oeuvre de la réforme de l'école, Amraoui Messaoud, chargé de la communication à l'Union nationale des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF), a affirmé que son organisation syndicale était pour une réduction de la durée des épreuves du baccalauréat à trois jours en vue d'atténuer, a-t-il dit, la pression sur le candidat à cet examen décisif et "pesant sur le plan psychologique et physique durant toute l'année". Il a, dans ce contexte, mis l'accent sur l'impératif de donner un coefficient à la fiche de synthèse dans un souci de pallier à l'absence d'assiduité dans l'école algérienne. Pour ce qui du retour au baccalauréat professionnel, M. Amraoui s'est dit favorable à une telle initiative préconisant la mise en place d'un cadre organisé et précis en vue de rassurer les élèves intéressés par l'enseignement technique ainsi que leurs parents dans leur choix d'aller vers cette filière. Par ailleurs, l'UNPEF s'oppose à l'annulation de l'examen de fin du cycle primaire, a fait savoir le même responsable pour qui cette décision aura "certainement un impact sur le niveau des élèves lequel sera visible durant le cours moyen". Il évoquera, dans ce sens, la difficulté pour l'enseignant du cycle moyen de suivre et les bons élèves et les mauvais en même temps. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF), Amoura Boualem a, de son côté, estimé que la réduction de la durée des épreuves du baccalauréat s'impose du fait de la tension psychologique que vit le candidat cinq jours durant. Ce "n'est pas normal" également que les élèves de la filière Lettres passent le même examen en trois jours alors que ceux des filières scientifiques et techniques le passent en cinq jours, a ajouté M. Amoura. Il s'est dit, pour sa part, favorable au retour au baccalauréat professionnel affirmant que cette démarche contribuera à l'allègement de la pression sur l'enseignement général. Il faut aller vers l'enseignement professionnel et non pas la formation professionnelle qui constitue en Algérie, "que l'on le veuille ou pas un complexe pour les élèves et leurs parents qui le considère de moindre importance", préconisé l'interlocuteur. S'agissant de l'annulation de l'examen de fin du cycle primaire, le secrétaire général du syndicat a affirmé que "l'efficacité de cette procédure soumise au débat dépend de la réussite du secteur à relever le niveau des élèves qui aura des répercussions directes sur leur niveau dans le cycle moyen qui est naturellement plus complexe". Le secrétaire général de la fédération nationale des travailleurs de l'Education (FNTE), Boudjenah Abdelkrim a, de son coté, souligné que le "véritable problème que connaît le cycle secondaire n'a rien à voir avec le volume horaire mais plutôt avec les méthodes adoptées par la tutelle depuis 12 ans, soit depuis le lancement de la réforme engagée pour relever le niveau de l'école algérienne avec toutes ses composantes". M. Boudjenah a estimé que les résultats obtenus par la réforme jusqu'à présent "demeurent loin du niveau requis" et "pour preuve les moyennes de la majorité des bacheliers ne dépassant pas les 11/20", a-t-il expliqué. A signaler que ces points figurent au centre des débats des experts et des acteurs du secteur de l'Education lors de cette conférence. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière, que les orientations du premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur ces points "dénotent l'intérêt accordé par le gouvernement à l'école et aux élèves", ajoutant que ces orientations constitueront un des axes inscrits au débat qui se déroulera en dix ateliers en vue de remédier aux disfonctionnements que connaît le système éducatif.