Le gouvernement va imposer des exigences dans ses négociations avec Peugeot pour l'implantation d'une usine du constructeur français en Algérie qui doit aboutir à un vrai partenariat industriel, a affirmé mercredi à Alger le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. "Nous sommes en négociation avec Peugeot. Ce sont des discussions qui ne sont pas simples. Nous sommes aujourd'hui à un stade où on devient de plus en plus exigeants avec le partenaire" français, a déclaré M. Bouchouareb lors d'un point de presse, tenu à l'issue d'une réunion préparatoire de la prochaine tripartite. S'abstenant de fournir plus des détails sur ces discussions, "suivies de près par le Premier ministre", M. Bouchouareb s'est contenté de déclarer: "nous voulons aller vers un vrai partenariat industriel qui puisse apporter des solutions à la démarche de développement de l'industrie mécanique dans notre pays". Le ministre a eu déjà à révéler en juin dernier que les négociations avec le groupe PSA Peugeot-Citroën en vue de l'implantation en Algérie d'une usine de ce constructeur portaient sur la fabrication de trois modèles à savoir la Citroën C-Elysée, la Peugeot 301 et la Peugeot 208. Toujours dans le domaine de l'automobile, le ministre a indiqué que la mise en oeuvre du nouveau cahier des charges fixant les conditions d'exercice des activités des concessionnaires de véhicules neufs, répondait au besoin d'organiser cette activité et la mettre en conformité avec les normes internationales en la matière. M. Bouchouareb a fait savoir à ce propos, qu'un dernier arrêté interministériel, régissant cette activité sera publié demain jeudi au journal officiel. Quant aux importations de véhicules, bloquées au niveau des douanes car non conformes à cette nouvelle réglementation, le ministre a fait savoir "que les quelques cas qui restent seront libérés à partir de la semaine prochaine". " A partir de la semaine prochaine, c'est les nouvelles règles qui vont être appliquées au bonheur des citoyens et au bonheur de l'économie", s'est réjoui M. Bouchouareb. La nouvelle réglementation qui oblige les concessionnaires à acheter leurs véhicules directement de chez les constructeurs, sans passer par les intermédiaires, devrait mettre fin à la surfacturation dans cette activité. "Je préfère par décence ne pas révéler les niveaux de surfacturation (engendrés par le recours aux intermédiaires) ni même ses hauteurs, mais l'Etat en est au courant et en possède les dossiers", a-t-il lâché. "Ce sont des sommes énormes, souvent on croit que l'augmentation des prix des véhicules est liée à la hausse de leur valeur, non, une grande partie est liée à la surfacturation. Je l'avais dénoncé au mois d'octobre dernier, j'étais le premier à le dire (...)", a enchaîné le ministre en indiquant qu'une inspection engagée dans ce sens a confirmé ces dérives. Interrogé, par ailleurs, sur le projet du code de l'investissement, le ministre a indiqué qu'il sera examiné lors de la prochaine réunion du gouvernement, prévue juste après la période des congés. Il a ajouté qu'un consensus a été dégagé sur ce document, dont la révision a accusé un retard en raison des changements radicaux qui en étaient introduits.