Plus de 8 millions d'élèves rejoindront ce dimanche les bancs de l'école à travers le territoire national à l'occasion de la rentrée scolaire 2015-2016 qui est placée sous le signe de la solidarité. Selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, ils seront 8.112.475 élèves des trois cycles (4.109.964 primaire, 2.666.227 moyen et 1.336.884 secondaire), à rejoindre les établissements scolaires. Ils seront encadrés par plus 400.000 enseignants dont 19.000 ayant réussi au dernier concours de recrutement. Le lancement officiel de la rentrée scolaire sera donné à Skikda par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. En matière d'infrastructures d'accueil, le nombre d'établissements scolaires prévus a atteint 25.946 établissements (18.350 écoles primaires, 5.346 CEM et 2.250 lycées). Mme Benghabrit a indiqué que la rentrée sera "sereine", mettant en évidence l'"esprit de responsabilité" et le "haut degré de conscience" dont ont fait preuve les organisations syndicales du secteur. Parmi les engagements pris par la ministre, figure l'organisation d'un concours pour la promotion de 45.000 enseignants des trois cycles et la promotion systématique des enseignants qui occupent des postes "appelés à disparaître". A l'occasion de cette rentrée, le ministère de l'Education nationale compte faire de la qualité de l'enseignement un des objectifs à atteindre, une finalité qui passe par la mobilisation de tous les moyens matériels, humains et pédagogiques. Le ministère a également introduit une nouvelle méthodologie visant à endiguer l'échec et la déperdition scolaires. Il s'agit de la numérisation du secteur et la rationalisation de la gestion du volume horaire scolaire, en assurant 32 semaines d'activité effectives. L'année scolaire 2015-2016 sera, par ailleurs, marquée par l'élargissement de l'enseignement préscolaire, ainsi que la généralisation de l'enseignement de la langue amazigh, qui passera de 11 à 20 wilayas. "L'élargissement de l'éducation préscolaire est à même de résoudre le problème des inscriptions dérogatoires, l'enfant à l'âge de 5 ans étant enclin à apprendre en jouant et son inscription en première année du primaire ne constitue pas une solution pédagogique", a souligné la ministre. A ce propos, la ministre de l'Education nationale avait annoncé, en juillet dernier, la généralisation de l'enseignement de tamazight à 20 wilayas, affirmant l'engagement du gouvernement pour l'ouverture de postes budgétaires en la matière suivant les besoins exprimés au niveau de chaque région. Concernant le manuel scolaire, les élèves bénéficieront d'un livre unique englobant les activités scientifiques et un autre pour les activités linguistiques et sociales, en vue d'alléger le poids des cartables d'une part et d'homogénéiser les programmes pédagogiques. Dans ce sens, la ministre a annoncé l'installation d'une commission chargée de la relecture de la nouvelle version des manuels scolaires, toutes matières confondues, et la correction d'éventuelles erreurs avant l'édition. Il s'agit notamment de la "réécriture des programmes et des nouveaux manuels en prévision de l'année scolaire 2016-2017, notamment ceux destinés aux classes de la première et la deuxième année primaire et première année moyenne et qui doivent être actualisés et adaptés aux grands changements qui s'opèrent à travers le monde", a-t-elle expliqué. Ainsi, près de 4.300.000 élèves bénéficieront gratuitement des livres scolaires, soit la moitié des enfants scolarisés. Pour ce qui est du problème de la surcharge des classes qui se posait dans certaines écoles, le ministère de l'Education nationale s'atèle à régler ce problème à travers le recours au système des classes à double vacation et aux classes mobiles dans certaines wilayas, a précisé la ministre. Elle a ajouté que "ces solutions sont conjoncturelles et que le système à double vacation ne touchera que 5% des établissements éducatifs au niveau national, sachant qu'actuellement 18% de ces établissements adoptent en partie le système de double vacation". D'autre part et dans l'optique de garantir la scolarisation des enfants aux besoins spécifiques, le ministère de l'Education nationale envisage, en collaboration avec le ministère de la Solidarité nationale, d'augmenter le nombre des classes spéciales pour les enfants aux besoins spécifiques, en particulier les autistes et les malentendants, a précisé la ministre.