Le secrétaire général des Nations unies et des hauts responsables de l'organisation sont revenus, lors des commémorations du 70ème anniversaire de la création de cette entité onusienne, sur le rôle de l'Organisation depuis sa création et les défis qui l'attendent à l'avenir notamment en matière de promotion de la paix et de la sécurité. "Depuis 70 ans, cet acte révolutionnaire et visionnaire sur l'art de gouverner a guidé les nations dans la poursuite de la paix, du progrès social et de meilleures conditions de vie dans une plus grande liberté", a déclaré M. Ban Ki-moon en référence à l'entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies en 1945, lors d'une cérémonie de commémoration des 70 ans de la création de l'ONU, tenue vendredi soir à New York. Organisée dans l'enceinte de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, cette cérémonie avait lieu la veille de la Journée des Nations Unies, qui a lieu chaque année le 24 octobre, le jour anniversaire de l'entrée en vigueur de la Charte, le document fondateur de l'Organisation. Cette année, la Journée coïncide avec les célébrations en l'honneur des 70 ans d'existence de l'ONU. "La Charte est délibérément écrite sur le ton, non pas des gouvernements, mais de 'Nous les peuples' des Nations Unies", a poursuivi M. Ban Ki-moon. "Cette Charte est destinée à tout le monde, mais elle a une résonance particulière pour les pauvres, et les personnes vulnérables et marginalisées", a-t-il ajouté. Le Secrétaire général, qui est d'origine coréenne, en se souvenant de la guerre de Corée (1950- 1953) lorsqu'il était enfant, a rappelé que l'ONU a contribué à libérer des millions de personnes, notamment en luttant en faveur de la décolonisation, de la fin de l'apartheid et de la défense des droits humains pour tous, sans distinction de race, de religion, de nationalité, de genre ou d'orientation sexuelle. "Notre entreprise n'est pas parfaite", a-t-il toutefois reconnu. "Mais sans l'ONU, notre monde serait un endroit beaucoup plus sombre". En adoptant le Programme de développement durable à l'horizon 2030 au mois de septembre dernier, les Etats membres se sont rassemblés derrière la promesse d'éradiquer la pauvreté et de fournir une vie de dignité pour tous sur une planète en bonne santé en une génération, a-t-il également rappelé. "Aujourd'hui, prenons le temps de réfléchir à la promesse faite par la Charte et à l'engagement des Objectifs de développement durable", a déclaré M. Ban Ki-moon, ajoutant "'Unissons nos forces' au service de 'Nous, les peuples'". Engagement en faveur de la promotion du développement Lors de la cérémonie, le Président du Conseil économique et sociale des Nations Unies (ECOSOC), Oh Joon, a pour sa part déclaré que le "nouveau Programme se fonde sur 70 ans d'engagement des Nations Unies en faveur de la promotion du développement". La poursuite du développement durable est devenue la responsabilité de tous les pays, à la fois individuellement et collectivement, à travers l'intégration et la coopération renforcée, a-t-il ajouté. M. Oh Joon a également parlé du rôle de l'ECOSOC, l'un des principaux organes de l'Organisation établis par la Charte, en tant que "plate-forme centrale de l'ONU pour aborder les questions internationales d'ordre économique et sociale". "Le Programme 2030 exige que tous les pays et toutes les parties prenantes se réunissent pour faire des objectifs [de développement durable] une réalité", a-t-il déclaré, notant que l'ECOSOC est le seul organe de la Charte mandaté pour faire participer la société civile. "Bien que cet engagement ait évolué au fil du temps, le Conseil continue à donner une tribune à la voix de la société civile", a-t-il dit. 70 ans après, l'Onu face à des problèmes de paix et de sécurité Dans son allocution, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Mogens Lykketoft, a déclaré que le fait que l'ONU existe encore 70 ans après sa création est en soi une réalisation unique. "L'ONU a énormément contribué à faire progresser le développement humain, nourrir les affamés, éduquer les enfants, prévenir les épidémies et améliorer la santé", a-t-il salué. M. Lykketoft a toutefois noté que l'ONU "ne sera jamais plus puissante que les ressources et le pouvoir que les membres de l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité voudront bien lui conférer". A ce titre, le Président de l'Assemblée générale a notamment cité le retard pris par les négociations sur le désarmement, la course aux armements, la montée du terrorisme et de l'extrémisme violent, et l'éclatement de nombreux conflits armés, qui ont aussi caractérisé les 70 années d'existence de l'ONU. "Et l'action mondiale contre les inégalités, les catastrophes environnementales et le changement climatique a été beaucoup trop faible", a-t-il ajouté. M. Lykketoft a en outre déclaré que ce 70ème anniversaire et l'adoption du Programme de développement durable offrent l'occasion de corriger ces lacunes. "Le résultat des efforts des Nations Unies, ici et maintenant, afin de tendre la main aux 60 millions de personnes déplacées à l'intérieur et à l'extérieur des zones de conflit (comme en Syrie, qui en est le pire exemple) sera un test crucial de notre capacité à mobiliser la solidarité mondiale", a déclaré le Président de l'Assemblée générale. "Et le résultat des efforts pour mettre fin aux conflits qui sont à l'origine de ces catastrophes humanitaires sera le test crucial de la crédibilité de l'ONU pour assurer la paix et la sécurité mondiales", a-t-il conclu.