Les négociations sur une trêve temporaire dans la Ghouta orientale entre les groupes rebelles et l'armée syrienne se poursuivaient jeudi, afin d'acheminer l'aide humanitaire aux habitants en proie de raids quotidiens, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les négociations se poursuivent", a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les deux camps ont entamé mercredi des discussions mais ne sont pas encore parvenus à un accord sur un cessez-le-feu de 15 jours dans le plus important fief rebelle près de Damas, a-t-il précisé. Il s'agit des premières discussions visant à conclure un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale. "Les négociations viennent juste de commencer et cela pourrait nécessiter plusieurs jours ou même des semaines pour parvenir à des résultats", a indiqué une source de sécurité syrienne. "Nous sommes ouverts à tout arrangement qui arrêterait l'effusion de sang". Les points de divergence portent sur l'acheminement des aides humanitaires et la libération de détenus de la communauté alaouite aux mains du puissant groupe rebelle Jaich al-islam. Des trêves brèves et ponctuelles ont été conclues à plusieurs reprises entre régime et rebelles dans certaines régions du pays, notamment pour permettre l'acheminement des aides humanitaires. Dans la nuit, la nouvelle d'une éventuelle trêve s'est rapidement répandue dans les rue de Douma où les habitants attendaient avec impatience sa confirmation. Mise en vigueur d'un cessez le feu: une lueur d'espoir Un cessez-le-feu de deux semaines devait débuter jeudi à 06H00 locales (04H00 GMT) dans la Ghouta orientale", a souligné le directeur de l'OSDH. Les combats ont cessé le matin à Douma et Harasta, les deux principales localités de cette région située à l'est de Damas et assiégée par l'armée depuis plus de deux ans, a indiqué M. Abdel Rahmane. Un négociateur de Jaich al-Islam (groupe rebelle) a affirmé que la situation jeudi matin à Douma était calme. "Un cessez-le-feu a été proposé à plusieurs reprises l'année dernière mais on en a besoin maintenant plus que jamais. Nous sommes fatigués de cette longue guerre", a-t-il dit. Les pourparlers sont en cours, si les deux parties parviennent à un accord, le cessez-le-feu dans la Ghouta orientale devrait être maintenu deux semaines durant. La Ghouta orientale, et notamment Douma, manquent cruellement d'aide humanitaire. La région est utilisée comme une base arrière par les rebelles, d'où ils bombardent la capitale Damas. La Russie active dans les négociations Une source de sécurité syrienne a affirmé mercredi que la Russie, alliée à la Syrie, "joue un rôle direct dans la prise de contact avec les partisans des groupes armés". Le président russe Vladimir Poutine, n'envisage pas une lutte contre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) sans le président syrien Bachar al-Assad. Cependant, le président américain Barack Obama, a estimé jeudi que la guerre civile en Syrie ne se terminerait pas "à moins que al-Assad quitte le pouvoir". Le président américain a écarté les suggestions de dirigeants du Proche-Orient selon lesquelles le président syrien pourrait participer à de futures élections. Samedi dernier, des pourparlers ont réuni à Vienne 17 pays pour tenter de trouver une issue à la guerre en Syrie, qui a fait plus de 250.000 morts depuis mars 2011. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, avait jugé mardi que la Syrie n'était peut-être qu'à quelques semaines seulement d'une "grande transition". En septembre, un accord avait été conclu pour une trêve de six mois à Zabadani, dernier bastion rebelle sur la frontière syro-libanaise, et dans deux localités chiites du nord-ouest du pays. Négocié par les Nations Unies, l'accord comprenait une livraison d'aide humanitaire et des évacuations de civils et de combattants blessés.