Environ 60% des nouveaux cas de cancer de sein en Algérie sont déclarés au stade de la chimiothérapie, a affirmé, samedi à Oran, le président du comité pédagogique d'oncologie de l'Ouest du pays. "Ces nouveaux cas de cancer de sein sont diagnostiqués tardivement, soit dans une phase métastasique", a déploré le professeur Djilali Louafi dans une déclaration à la presse, en marge de la 2ème journée d'oncologie médicale sur le thème "le cancer du sein métastasique", initiée par l'hôpital militaire régional universitaire d'Oran "Docteur Amir Mohamed Benaissa". Sur plus de 10.000 nouveaux cas de cancer de sein constatés par an en Algérie, seulement 40 % sont déclarés suite à un dépistage précoce, a souligné Pr Louafi, également membre du plan national anti-cancer (2014/2019), tout en insistant sur l'importance de multiplier les efforts afin d'éviter le diagnostic tardif du cancer du sein, une pathologie qui constitue la première cause de la mortalité chez la femme. Il a également appelé à l'intensification de la sensibilisation pour le dépistage précoce, soulignant qu'en Algérie, cette pathologie touche même les jeunes femmes par rapport à l'Occident, "pour plusieurs facteurs dont celui génétique". "Le diagnostic précoce de cette maladie permet de procéder, dans les meilleurs délais, à une chirurgie voire conservatrice, sans le recours à l'ablation, comme celà est pratiqué dans des pays avancés dans le traitement de ce type de cancer", a affirmé Pr Louafi. Pour sa part, le directeur général de l'hôpital militaire régional d'Oran, le général Rachid Koudjiti a mis en relief, dans son intervention, l'expérience pratiqué au sein de son établissement hospitalier relevant de la 2ème région militaire, en matière d'amélioration de la prise en charge médico-chirurgicale du cancer du sein. "Il s'agit d'une stratégie thérapeutique personnalisée, qui prend en considération les spécificités de chaque cas de cancer du sein, afin d'établir un protocole thérapeutique pour chaque malade", a-t-il déclaré, ajoutant que la stratégie en question est dirigée par un comité de praticiens multidisciplinaires qui se réunissent une fois chaque semaine pour examiner les dossiers cas par cas. Le général Koudjiti a appelé à la généralisation de cette approche dans les hôpitaux nationaux, soulignant son efficacité. Cette rencontre a été marquée par la participation de nombreux praticiens, oncologues, radiologues, cardiologues et chirurgiens de plusieurs régions du pays.