La 6e édition du festival culturel international de l'Inchad, dédiée cette année au grand compositeur et musicologue Noubli Fadel, a été ouverte dans la soirée de samedi au théâtre régional de Constantine. Au cours de la cérémonie d'ouverture, le frère Noubli Fadel qui n'a pu se déplacer car il est très affaibli par la maladie, a tenu à remercier les organisateurs pour ce "geste élégant et plein d'attention". Noubli continue en quelque sorte de travailler puisqu'une des dernières chansons dont il a écrit la partition musicale, "Li anaka mithli touhibou El Djazaïr" (Car comme moi tu aimes l'Algérie) est en cours d'enregistrement par la tunisienne Sofia Sadek), a fait savoir le frère du musicologue. La sixième édition du festival international de l'Inchad de Constantine a constitué un véritable sommet musical, marqué par une parfaite maîtrise vocale reflétant l'élégance naturelle de la virtuosité. Le luthiste irakien Naseer Chemma que l'on ne présente plus et les membres de son groupe, se produisant en première partie de la soirée d'ouverture du festival, ont subjugué par leur talent. Ils ont entamé leur programme avec "Halet Ouadjal" avant de lancer "Ya malika al mouhdja" dans un dialogue musical éblouissant. Nasser et la chorale qui l'accompagne invoquent Dieu et son Prophète Mohamed (QSSSL), plongeant la salle dans une atmosphère tout en spiritualité. Le Joueur de luth annonce alors une nouvelle composition musicale, inspirée, a-t-il souligné, des poèmes de Djallal-Eddine Roumi, le poète mystique persan. La beauté mélodique produite par le luth, le qanun et le violon, accentuée par un développement rythmique dynamique et une technique tout en virtuosité, donne naissance à une musique bouleversante qui procure un sentiment de quiétude. Le mounchid égyptien Said Hafed se joint au groupe et chante "Minka Salam" du poète irakien Asaad Laghriri, sur une musique de Naseer Chemma La voix chaude et puissante de l'artiste, son timbre particulier et émouvant saisissent l'assistance qui répond par un tonnerre d'applaudissement. La seconde partie de la soirée a été assurée par la troupe iranienne Khamoosh, composée de jeunes dont une femme qui a donné toute sa plénitude au qanun, un instrument difficile, s'il en est. Puisant ses morceaux du patrimoine iranien, la formation iranienne a subjugué le public par sa maîtrise et le talent de ses jeunes musiciens. Inscrite dans le cadre de la grande manifestation culturelle abritée par la ville du Vieux Rocher, cette 6ème édition est placée sous le slogan "Constantine chante El Aqsa". Devant se poursuivre jusqu'au 3 décembre prochain, cette nouvelle édition verra la participation, entre autres, de troupes d'Irak, d'Inde, de Tunisie et de Palestine. De même que les troupes "Aridj" de Guelma, "Al Safa" de Boussaâda (M'sila), "El bilissane" d'El Oued et "El Amel" de Mostaganem, lauréates des festivals locaux de l'Inchad, font partie du casting de cette édition. L'événement devra accueillir également la troupe "Al Hadhra Essoufia" de Constantine, une formation féminine de Madih composée de chanteuses de Constantine et de Tlemcen, ainsi que des associations musicales de la tariqa Aissaouia, réunies en une seule troupe.