Les forces gouvernementales irakiennes ont gagné du terrain et repris lundi la ville de Ramadi à l'ouest de Baghdad, après avoir mené une offensive d'une grande envergure contre l'Organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech) qui contrôlait plusieurs villes en Irak. La reprise de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, sous contrôle de Daech depuis mai dernier, constitue "une grande victoire" de l'armée irakienne face à ce groupe terroriste, a déclaré Sabah al Noumani, porte-parole de la force antiterroriste qui a dirigé l'assaut au côté de l'armée régulière. Les forces irakiennes ont ainsi levé lundi le drapeau national sur le complexe gouvernemental. "Les forces de sécurité contrôlent maintenant toutes les rues. Il n'y a pas de résistance de Daech", a déclaré un responsable de la sécurité pour la province d'Al-Anbar. Dimanche, l'armée irakienne avait annoncé avoir atteint l'ancien complexe gouvernemental tenu par le groupe terroriste Daech. L'aviation irakienne a, en outre, annoncé avoir éliminé 25 chefs terroristes du groupe Daech dans la même ville. "Les avions de l'armée de l'air irakienne ont porté une frappe de précision contre la ville d'El-Kaïm, dans l'ouest de la province d'Al-Anbar. La frappe a permis d'éliminer 25 commandants du groupe terroriste Daech et de détruire deux positions des terroristes", ont indiqué les militaires. L'armée irakienne mène depuis mardi une opération contre les terroristes dans la province d'Al-Anbar. Elle est épaulée par l'aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Les forces d'élite antiterroristes et l'armée irakiennes avaient pénétré facilement dans le centre de Ramadi en vue de reprendre cette ville tombée en mai dernier sous le contrôle de Daech. Cette reconquête redorerait le blason de l'armée irakienne qui avait été fortement critiquée pour sa déroute face à l'EI en 2014. Les forces irakiennes face aux bombes laissées par Daech Les forces armées avançaient prudemment vers le siège du gouvernement en raison des pièges explosifs laissés par les terroristes de Daech et les équipes de déminage font face à une tâche titanesque pour désamorcer les milliers de bombes laissées dans cette grande ville sur les bords du fleuve Euphrate, selon des sources militaires. "Il y a au moins 300 bombes et engins explosifs dans le complexe gouvernemental et sur les routes qui y mènent", a expliqué un officier de la 8e division de l'armée irakienne, Majid al-Fatlawi. "Ils ont tout utilisé pour ces engins, des bouteilles d'oxygènes, des jerrycans remplis de C-4 (un explosif) et de chlore", a-t-il ajouté. Du côté des forces irakiennes, les autorités n'ont pas divulgué de bilan des pertes mais des médecins ont indiqué qu'une centaine de soldats blessés ont été hospitalisés à Baghdad pour la seule journée de dimanche. Les habitants fuient Ramadi D'après l'Organisation internationale des migrations, les habitants de la province d'Al-Anbar représentent un tiers des 3,2 millions d'Irakiens forcés de quitter leur foyer en raison des combats depuis 2014. Il y a une semaine, les responsables irakiens estimaient que Daech disposaient encore de 400 éléments à Ramadi. Néanmoins, il faudra beaucoup de temps pour que la vie normale reprenne dans la cité. Des habitants ont à peine commencé à revenir dans les quartiers périphériques, reconquis par l'armée il y a plusieurs jours, pour évaluer les dégâts. Quasiment tous les civils ont quitté le centre de Ramadi dévasté par les combats. Certains ont pu être évacués mais d'autres ont été utilisés comme boucliers humains par le groupe terroriste pour couvrir leur fuite vers l'est de la ville, selon plusieurs témoignages.