La ville d'Ait Yahia, en haute Kabylie, s'apprête à accueillir dans la dignité et le recueillement son digne fils, le révolutionnaire Hocine Aït Ahmed, avec un élan de solidarité et une mobilisation citoyenne sans précédent. "Nous avons commencé notre travail depuis près d'une semaine pour que l'enterrement puisse avoir lieu dans l'ordre et permettre à un maximum de personnes de se recueillir sur la dépouille de notre héros, Da L'hocine", a indiqué à l'APS, un des membres des comités d'organisation, Ould Yacine Mohand. Il a soutenu que tout le monde s'était mobilisé dans la commune d'Ait Yahia, ainsi que dans les localités environnantes avec une coordination remarquable pour permettre l'acheminement des visiteurs, qui vont venir de plusieurs régions du pays. Dans le but d'assurer une couverture médiatique à la hauteur de l'événement historique, les journalistes de la presse nationale, tous médias confondus, sont venus en très grand nombre, comme pour honorer la mémoire de cet homme qui a consacré sa vie pour une Algérie meilleure et prospère. "C'est un événement important et historique et quel est le journaliste qui n'aimerait pas le couvrir. Et puis c'est une sorte d'ultime hommage et de reconnaissance à notre héros de la libération nationale", a relevé un journaliste de la radio nationale. Des éléments de la protection civile, ceux de la Sûreté nationale, ainsi le personnel du corps médical sont également mobilisés pour faire face aux éventuels besoins de la population et des citoyens qui seront appelés à faire le déplacement en grand nombre dans cette localité pour rendre un ultime hommage à l'ancien chef de l'OS. Le mausolée du Cheikh Mohand Oulhocine, grand-père du défunt Aït Ahmed, ne désemplit pas de monde, entre gens de la famille, anciens compagnons de lutte et simples visiteurs. Le défunt doit être enterré à l'entrée du mausolée, dans la tombe de sa mère, conformément à ses vœux. Autour du mausolée, des personnes se sont mises à scander des chants religieux comme pour ne pas déroger à une règle ancestrale, une sorte de prière d'adieu pour le défunt. Figure historique du nationalisme algérien, membre du groupe des neuf à l'origine du déclenchement de la Révolution, l'un des pionniers du front pour une diplomatie de libération et initiateur de l'opposition après l'indépendance, Hocine Aït Ahmed, qui a tiré sa révérence, à l'âge de 89 ans, fut sans conteste l'homme au combat pluriel.