Le secteur pharmaceutique figure parmi les grandes priorités du nouveau projet de loi sur la santé notamment pour ce qui est de la promotion de l'industrie locale, ont indiqué jeudi des spécialistes en pharmacie et en production pharmaceutique. Ce projet, qui intervient trente ans après la promulgation de la loi sur la santé en 1985, sera à la hauteur des aspirations de la société algérienne, a estimé le président du Conseil d'éthique et de déontologie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed lors de la journée d'études sur la place accordée par les autorités publiques au secteur pharmaceutique dans le nouveau projet de loi sur la santé. Après avoir souligné l'importance de la protection et du développement de la production locale des médicaments, le président du Conseil a affirmé que la politique visant à encourager la production pharmaceutique locale dans le cadre du nouveau projet de loi, qui sera prochainement soumis au gouvernement, "donnera un nouveau souffle" à l'investissement dans ce domaine. La nouvelle loi qui garantit une production pharmaceutique de qualité inclut de nouveaux types de médicaments (biosimilaires issus de la biotechnologie), qui représentent 30% du marché européen, a-t-il soutenu, souhaitant que ce type de médicaments puisse être commercialisés sur le marché national, soit par l'importation ou la production, après promulgation des lois. Il a par ailleurs mis l'accent sur l'importance accordée dans le nouveau texte de loi aux pharmaciens d'hôpitaux, qui sont marginalisés depuis plusieurs années", en dépit du rôle important qu'ils assument au sein de la chaîne des soins, appelant à accorder davantage d'intérêt à la formation notamment continue dans ce domaine. Parmi les spécialités créées dans le cadre de ce projet de loi, M. Benbahmed a cité l'assistant du pharmacien dans les officines privées, ce qui permettra de résorber le chômage et de libérer le pharmacien d'officine pour s'occuper des questions administratives. Après l'application effective de la nouvelle loi sur la santé, le président du Conseil prévoit une nouvelle règlementation du marché national des médicaments, la promotion de la production locale et la réduction de la facture d'importation en particulier après la mise en service de l'Agence nationale des médicaments. Evoquant certains compléments alimentaires et la phytopharmacie, il a déploré la propagation de commerces destinés à la vente de ces produits qui constituent une véritable "concurrence déloyale" pour le pharmacien, outre les émissions consacrées par certaines chaînes satellitaires à cette filière. A cet effet, il a mis en garde contre l'utilisation de ce type de produits, car contenant des éléments actifs non contrôlés. Par ailleurs, Dr Fawzi Haddam, représentant la direction de la sécurité sociale au ministère du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale a présenté des explications exhaustives sur les types de médicaments remboursables. Le directeur de la pharmacie au ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Hafedh Hamou a salué le progrès enregistré dans le domaine de la production locale des médicaments durant ces dernières années, citant les mesures incitatives prises par l'Etat pour accompagner ce secteur notamment dans le cadre de la nouvelle loi sur la santé. Il a affirmé que certaines entraves rencontrées par le secteur pharmaceutique qui relève désormais de plusieurs ministères, après l'installation de l'Agence nationale des médicaments, seraient levées.