Une volonté politique est "primordiale" pour la renaissance du cinéma en Algérie, a estimé, dimanche à Constantine, le réalisateur Djamel Bendeddouche. "C'est cette volonté politique qui favorisera la réunion des conditions nécessaires à la relance du cinéma algérien, et créera un climat propice à la création cinématographique", a ajouté le réalisateur de "Arezki l'indigène" en marge d'un colloque international sur "les conditions et les contraintes de la production cinématographique en Algérie", tenu au palais de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa. Bendeddouche a estimé, dans le même contexte, que "la volonté politique a permis de réaliser une trentaine de productions cinématographiques dont 14 longs-métrages" pour l'événement "Alger, capitale 2007 de la culture arabe". Qualifiant "d'exploit", ce qui a été fait dans le domaine du cinéma en 2007, le cinéaste a tenu à souligner que tous les problèmes liés au financement et à la production ont pu être éliminés "au moyen de décisions". Le réalisateur a également souligné que "l'implication de l'Etat" dans le cinéma, dans les années 1970, a permis non seulement de produire des films "intéressants" et "compétitifs sur la scène internationale", mais également de "créer des écoles pour tous les métiers liés à la création artistique dans le 7ème art". Au cours des débats qui ont suivi des communications relatives à l'écriture du scénario, de nombreux présents, réalisateurs, acteurs et producteurs, ont déploré la disparition des ciné-clubs, présentés comme "un support important dans l'enseignement de la culture cinématographique". L'acteur Abdenour Chelouche a réfuté, quant à lui, l'idée "d'une crise de talent" affectant les acteurs, évoquée par certains scénaristes et réalisateurs, rappelant que "tout talent se forge par le travail et la qualité des productions". Des participants se sont par ailleurs interrogés sur "l'opportunité d'organiser un énième colloque sur le cinéma en l'absence de rapporteurs pouvant transmettre aux décideurs les préoccupations et la vision des professionnels du cinéma". Organisé samedi par le département Cinéma de la manifestation ‘‘Constantine, capitale 2015 de la culture arabe'', ce colloque a donné lieu à plusieurs communications traitant de divers aspects de la production cinématographique. Des master-class sur les techniques de l'éclairage dans le cinéma et sur la 3 D virtuelle ont été organisés en marge de la rencontre. Pour rappel, le département Cinéma de l'événement culturel arabe a validé 14 productions entre courts-métrages, longs-métrages et documentaires. Le Patio de Sid-Ali Mazif, présenté en avant-première, la semaine dernière, était la première production projetée dans ce cadre.