Les infirmeries de fortune qui exerçaient pendant la guerre de libération dans les villages et les maquis ont sauvé des vies de moudjahidine blessés en dépit du manque de moyens, ont déclaré mercredi à Alger des moudjahidine de la wilaya historique IV. Les premiers soins prodigués par les infirmeries du Front de libération national ont permis de sauver des vies, a déclaré le moudjahid Ismail Dahlouk à la Fondation de la mémoire de la wilaya historique IV qui a recueilli les témoignages des moudjahidine de la région. "Tout comme les moudjahidine qui manquaient d'armes pour lutter contre l'armée française, les médecins et infirmiers étaient, eux aussi, dépourvus de moyens. Mais, grâce à leur volonté et détermination, les vies de nombreux moudjahidine ont pu être sauvées", a-t-il ajouté. Souvent installées dans des grottes, ces infirmeries qui accueillaient les malades et les blessées n'étaient pas assez approvisionnées et manquaient également de médicaments, a-t-il ajouté. Des maisons reconverties en centres de soins exerçaient dans la clandestinité, parfois même dans des régions à forte concentration de l'armée française, et ce pour défier le colonisateur, a confié le moudjahid Mustapha Blidi. Il a également évoqué les centres de soins secrets mis en place par des responsables militaires dans les villages de Médéa, les maquis de Bouira et les hauteurs de Blida. Douali Fatiha qui a rejoint le FLN en 1956 en tant que fidaïa puis s'est reconvertie en infirmière dans un centre de soins de la wilaya historique IV, a confié n'avoir reçu aucune formation préalable mais a été initiée par le docteur chahid Mohamed Khodja El Djeld. Elle a rappelé les qualités du chahid et tout ce qu'il a pu donner en matière de secours aux moudjahidine. Il était le dernier à quitter l'infirmerie après s'être assuré que tous les blessés avaient reçu les soins nécessaires. Le moudjahid Youcef El-Khatib a indiqué, dans une déclaration à l'APS en marge de cette rencontre, que plus de 6.000 témoignages de moudjahidine avaient été collectés durant ces dernières années par la Fondation de la wilaya historique IV qu'il présidait afin que les générations montantes puissent se documenter sur l'histoire du pays. Il a évoqué à cette occasion, les décisions du Congrès de la Soummam qui a défini les responsabilités militaires et politiques du FLN et organisé les autres aspects de la révolution tel les côtés médical et médiatique. Il a été décidé lors de ce Congrès la garantie des soins aux moudjahidine ainsi que la population notamment dans les zones éloignées et isolées. Les moudjahidine Hassiba Abdelouahab et Ahmed Taïbi sont revenus, à travers des témoignages aussi émouvants que poignants, sur l'action, le dévouement et la compétence des médecins de la wilaya historique IV dans la gestion des infirmeries de la région qui sont Mohamed Khodja El Djeld, Tirichine Brahim et Harmouche Saïd dit Arezki