La localité de Boukrem, perchée sur le massif forestier de la wilaya de Bouira, a commémoré, hier, le 58e anniversaire de la création du commando Ali Khodja, dans la zone I (Palestro), de la wilaya IV historique. La cérémonie, organisée conjointement par l'APC de Boukrem et l'association Machâal Chahid, a vu la participation des autorités locales, des universitaires et des moudjahidine de la wilaya IV, venus apporter des éclairages sur la constitution de ce commando qui a, s'accorde-t-on à dire, infligé de cuisants revers à l'armée française. Mohamed Cherif Ould El Hocine, officier de l'ALN, chef de secteur dans l'Ouarsenis, affirme que le commando Ali Khodja, qui opérait dans la région de Lakhdaria, était un exemple de combativité pour le reste des zones de la wilaya IV historique, en dépit de l'insuffisance des armes et munitions. « L'approvisionnent en armes faisait cruellement défaut pour la zone I et les djounoud des différentes sections ont beaucoup souffert. Le mot d'ordre était strict : les armes sont sur le dos de l'ennemi », se souvient-il. Témoin vivant des événements qu'a connus la région, l'officier de la wilaya IV invite l'assistance à lire les livres qu'il a édités sur les batailles menées par des combattants dans la région. Des livres de référence publiés par l'auteur, ont été distribués gratuitement sur place : « De la résistance à la guerre d'indépendance », « Au cœur du combat », « Afin que nul n'oublie » et bientôt une autre œuvre « N'oubliez pas les martyrs ». De son côté, Mustapha Blidi, moudjahid, rappelle que le commando a été créé par Si Lakhdar, dans le bourg de Boukrem, en 1956, et était appelé du nom de Ali Khodja, un moudjahid qui opérait dans la région, avant son assassinat à Belfort (Alger) en 1956. « On a décidé de nommer ainsi le commando pour pérenniser le nom de Ali Khodja. L'ennemi français le désignait par l'appellation de commando 41, zone I ». Pour ce moudjahid, le commando était aussi une école de formation de cadres pour la lutte armée puisque, dit-il, « bon nombre de moudjahidine formés ont été envoyés par la suite dans d'autres régions ». D'autres témoignages soutiennent que la zone I de la wilaya IV servait aussi de repli pour les combattants de la zone autonome d'Alger. Le chef daïra de Lakhdaria, qui s'exprimait au nom du wali, a annoncé l'organisation de rencontres similaires, le 4 mai de chaque année, « pour faire connaître aux nouvelles générations les sacrifices de leurs parents pour l'indépendance du pays ». Avant la conférence, une gerbe de fleurs a été déposée sur la stèle commémorative, érigée à la mémoire des 500 martyrs de la commune de Boukrem.