Les relations de partenariat économique entre l'Algérie et les Emirats arabes unis ont marqué un nouveau pas à l'avant à travers la tenue, dimanche à Abu Dhabi, du 1er Forum d'affaires bilatérales où de nouvelles opportunités d'investissements ont été identifiées. Décidée lors la 13ème session de la Haute commission mixte tenue en novembre dernier à Dubaï, cette première réunion du Forum a été l'occasion pour les opérateurs des deux pays d'examiner leurs chances d'établir des projets communs. A cette occasion, quatre principaux secteurs d'activité ont été ciblés pour booster les investissements émiratis en Algérie. Il s'agit notamment du secteur de l'industrie dans lequel les Emiratis sont déjà présents en Algérie à travers trois sociétés relevant de l'industrie mécanique: Société algérienne de production de poids lourds de marque Mercedes-Benz/SPA à Rouïba, celle de fabrication de véhicules de marque Mercedes-Benz/SPA à Tiaret et celle de fabrication de moteurs de marque allemande Mercedes-Benz, Deutz et MTU SPA à Oued Hamimine (Constantine). En outre, une nouvelle usine algéro-émiratie pour la fabrication et la transformation de l'acier verra bientôt le jour à Relizane. Ce projet de 300 millions de dollars devra produire annuellement plus d'un (1) million de tonnes d'acier. L'Algérie et les Emirats se sont dits également persuadés de pouvoir approfondir leur partenariat industriel dans le domaine agroalimentaire pour lequel un protocole d'accord a été signé, dimanche, entre le groupe public agroalimentaire Agrodiv et l'émirati Elote Agro, pour le développement de fermes pilotes intégrées pour la production de céréales, de fourrage et de fruits et légumes. En plus de ces filières, les deux parties comptent intensifier leur partenariat dans le domaine touristique et des énergies renouvelables, deux créneaux dont les Emirats sont dotés d'une grande expertise, tandis que l'Algérie les classe parmi les secteurs essentiels pour diversifier son économie. Pour concrétiser l'ensemble de ces projets, Alger et Abu Dhabi doivent oeuvrer à assurer à leurs opérateurs économiques respectifs les meilleures conditions de travail favorisant l'investissement. Dans ce sens, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalam Bouchouareb, a assuré la disposition des autorités algériennes à "lever toute sorte de contrainte" susceptible d'entraver la réalisation des investissements émiratis en Algérie. Il a indiqué que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, veillait en personne sur le développement des relations économiques entre l'Algérie et les Emirats. A son tour, le vice-président émirati du Conseil des ministres, ministre des affaires présidentielles des EAU, Cheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan, qui a reçu M. Bouchouareb, a affiché le grand intérêt de son pays à consolider le partenariat économique avec l'Algérie. Il a même donné des instructions à son staff pour donner un nouvel élan à cette coopération. Cette vision des deux gouvernements algérien et émirati est totalement partagée par les hommes d'affaires des deux pays qui veulent travailler en commun dans des projets mutuellement bénéfiques. Intervenu lors du Forum d'affaires, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, a exprimé la volonté de son organisation et sa disposition à faire les efforts nécessaires pour renforcer les investissements avec leurs homologues émiratis notamment dans le secteur de l'industrie. C'est ce qu'a également affirmé le président de la Chambre du commerce et d'industrie (Caci), Mohamed-Laid Benamor, qui a appelé les Emiratis à venir découvrir les opportunités d'investissements offertes par l'Algérie. Du côté émirati aussi, le président de la Fédération des chambres du commerce et d'industrie, Mohamed Thani Murshed Al Rumaithi, a souhaité l'élargissement de la coopération entre les entreprises des deux pays à travers le transfert du savoir-faire en invitant les Algériens à s'inspirer de l'expérience émiratie dans l'innovation industrielle. == Doubler les investissements à moyen terme== Concrètement, les deux parties visent la multiplication du nombre de projets réalisés en commun puisque leur niveau actuel reste loin des potentialités qui leur sont offertes. Actuellement, le stock des investissements émiratis en Algérie s'élève à 5 milliards de dollars, un montant qui devra doubler avec la mise en oeuvre des projets déclarés auprès de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi) et qui sont en cours de réalisation, a fait savoir M. Bouchouareb qui a avancé que ce montant pourrait atteindre les 20 mds USD dans le moyen terme. A ce propos, le président du FCE a indiqué, pour sa part, que le nombre des entreprises émiraties activant en Algérie ne dépassait pas la quinzaine et qu'elles sont dominés essentiellement par les secteurs bancaire et immobilier. D'où la nécessité, selon lui, de renforcer les relations basées sur l'investissement industriel et durable. D'autres opérateurs publics et privés, algériens et émiratis, ont exprimé leur souhait d'établir des projets en commun à travers le commerce et l'industrie.