La recherche scientifique demeure "l'arme la plus efficace susceptible d'assurer une meilleure protection du patrimoine national matériel ou immatériel", ont estimé lundi à Constantine les participants à une journée d'étude sur le rôle des services de sécurité dans la préservation des biens culturels. Elle constitue le moyen le plus "fiable", pour permettre une meilleure protection du patrimoine national, ont souligné des experts, des spécialistes et des représentants des différents services de sécurité chargés de la lutte contre les crimes visant le patrimoine archéologique national. Les lois, les décrets et les services de sécurité contribuent certes à la protection du patrimoine national, mais leurs missions demeurent incomplètes si elles ne sont pas appuyées par "un travail de recherches scientifique favorisant notamment, les fouilles scientifiques et les études de documentation sur l'archéologie", a estimé, Hocine Taoutaou, docteur en archéologie, responsable de l'annexe d'Ain M'lila (wilaya d'Oum El Bouaghi) du centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH). Il a indiqué que la protection du patrimoine national matériel ou immatériel par les lois, les décrets et les services de sécurité "ne suffit pas", il faut compléter, a-t-il ajouté, par d'autres moyens, "surtout par la recherche scientifique". Le travail de sensibilisation et de vulgarisation en direction des citoyens, figure également parmi les méthodes à "adapter" pour permettre une protection durable et fiable du patrimoine national, a encore ajouté le Dr Taoutaou, qui s'est longuement étalé sur les valeurs du patrimoine qui reflètent l'identité des peuples et des nations. Relevant la richesse et la densité du patrimoine algérien, il a considéré qu'un ‘‘profond fossé'' persiste toujours entre ‘‘l'importance de ce capital et le nombre réduit de musées en Algérie''. La répression ne peut donner des résultats efficaces si elle n'est pas soutenue par un véritable travail de conscience impliquant ‘‘citoyens, chercheurs et responsables'', ont souligné les participants à cette rencontre organisée dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, placée cette année sur le signe "patrimoine culturel, une valeur économique". Estimant que la valeur du patrimoine était "inestimable", les participants à cette rencontre d'étude de deux jours, ont rappelé que l'Algérie "perd annuellement plusieurs milliards de dollars à cause de crimes d'atteinte au patrimoine''. Qualifiant cette situation de "très grave", les services de sécurité et les experts en la matière ont insisté sur l'importance de conjuguer les efforts pour lutter efficacement contre ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur notamment avec le développement vertigineux des technologies de l'information et de la communication (TIC). Précisant que ce trafic est également utilisé dans le blanchiment d'argent, les participants ont indiqué que parmi les personnes arrêtées dans le cadre des différentes opérations de lutte contre ce crime figure un nombre important d'étrangers. Récemment les services de la gendarmerie nationale ont traité à Constantine 25 affaires d'atteinte au patrimoine culturel impliquant six (6) personnes et qui ont donné lieu à la récupération de quantités importantes de pièces monnaies et pièces artistiques et historiques. Les catastrophes naturelles (incendie ou inondations entre autres) figurent parmi les dangers menaçant également le patrimoine national et auxquels il faut arrêter une stratégie de lutte, ont également estimé les séminaristes.