Les immigrés algériens en France vivent "très regroupés" dans les aires urbaines de Paris, Lyon et Marseille, lieux de forte implantation industrielle, indique une étude publiée mardi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). "Les immigrés nés en Algérie (à) résident presque exclusivement dans l'espace des grandes aires urbaines (96,2 %) et plus de la moitié d'entre eux vit dans les aires urbaines de Paris, Lyon ou Marseille, lieux de forte implantation industrielle à l'époque des vagues d'immigration importantes de ces populations", a expliqué l'étude sur la localisation géographique sur les immigrés. Généralement, au sein de ces aires urbaines, les Algériens, "très regroupés», résident très souvent dans les pôles, notamment dans l'aire urbaine de Paris, "seuls 0,7 % résident dans la couronne qui est située hors de l'Ile-de-France". L'Insee relève que plus de la moitié (56 %) des Algériens réside dans les départements de Seine-Saint-Denis, de Paris et du Val-de-Marne. "Après 1945, la reconstruction a conduit à se tourner vers l'Algérie, puis vers les autres pays du Maghreb un peu plus tard. Ces immigrés se sont installés principalement en Ile-de-France, à Lyon, à Marseille ou à Grenoble", rappelle l'Insee. Par contre, les Marocains, arrivés plus récemment en France que les Algériens, sont un peu plus dispersés sur le territoire et plus présents dans les zones méridionales. "La moitié d'entre eux résident dans sept grandes aires urbaines (Paris, Montpellier, Avignon, Lille, Lyon, Toulouse et Marseille)", indique l'étude qui note, par ailleurs, que les immigrés originaires de l'Afrique hors Maghreb, arrivés au cours des trois dernières décennies, "sont quant à eux très concentrés dans l'aire urbaine de Paris : 56,3 % d'entre eux y résident". Le continent africain reste le plus dominant dans la répartition des populations immigrées. Les immigrés nés en Afrique (y compris le Maghreb) sont encore plus urbains que les immigrés nés dans un des pays de l'Union européenne. 95,2 % des Africains résident dans l'espace des grandes aires urbaines contre 82,5 % des immigrés originaires de l'Union européenne (UE), explique l'Insee. En général, huit immigrés sur dix résident dans des grands pôles urbains, contre six non-immigrés sur dix et, en particulier, 38 % des immigrés (2,2 millions de personnes) habitent dans l'aire urbaine de Paris, où résident par ailleurs 17 % des non-immigrés (10,2 millions de personnes). Par ailleurs, les immigrés européens sont plus dispersés que les autres sur le territoire français. Les Espagnols vivent nombreux dans le sud-ouest de la France dans les grandes aires urbaines de Toulouse, Bayonne, Perpignan, Bordeaux, Montpellier, Béziers ou Pau. Les Italiens sont, quant à eux, très implantés dans le quart sud-est de la France et principalement dans les aires de Nice, Lyon, Grenoble, Marseille. Les Portugais sont concentrés dans les grandes aires urbaines de Paris (41,3 %), Lyon, Bordeaux, Clermont-Ferrand et Toulouse. L'étude relève encore que les vagues migratoires en provenance de l'Asie ont été trop ponctuelles, depuis les années 1960, pour constituer des populations d'origine commune importantes, soulignant que depuis 1999, l'immigration asiatique est essentiellement d'origine turque ou chinoise.