Les protagonistes au Yémen doivent reprendre mercredi des négociations directes à Koweït après une interruption de trois jours liée à des protestations du gouvernement contre "des violations" présumées de la trêve de la part des rebelles, a annoncé l'ONU. Les négociations, qui ont commencé le 21 avril, ont été interrompues dimanche après que la délégation du gouvernement a claqué la porte en accusant les rebelles Houthis d'avoir pris la veille la base des Al-Amaliqa, située au nord de Sanaa, en violation de la trêve. "Les participants vont se rencontrer mercredi en séance plénière pour poursuivre l'examen de l'ordre du jour convenu", a indiqué dans un communiqué l'émissaire de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould cheikh Ahmed. Ce sera le deuxième face-face entre les deux parties depuis celui de samedi dans ces négociations difficiles destinées à mettre fin à un conflit qui a fait depuis plus d'un an 6.400 morts, 30.500 blessés et 2,8 millions de déplacés, selon des estimations de l'ONU. L'émissaire de l'ONU a indiqué que les deux parties avaient donné leur accord pour une mission d'enquête sur Al-Amaliqa, confiée à une commission chargée de superviser le cessez-le-feu instauré le 11 avril au Yémen. La commission doit soumettre ses conclusions dans les 72 heures et les deux parties ont promis, selon lui, de les respecter. Le ministre des Affaires étrangères Abdel Malek al-Mekhlafi, qui préside la délégation du gouvernement, a demandé un retrait des rebelles, soutenus par l'Iran, de cette base militaire. L'ONU a souligné le besoin de consolider la trêve notamment à Taëz, ville du sud-ouest du Yémen, où les rebelles assiègent les loyalistes et où la population civile est exposée à des tirs et des bombardements. En dépit d'une intervention militaire en mars 205 d'une coalition arabe sunnite conduite par l'Arabie saoudite pour soutenir le gouvernement, les rebelles contrôlent toujours une bonne partie du nord et du centre du Yémen, y compris la capitale Sanaa.