Les rebelles houthis ont « violé » la trêve sur plusieurs fronts depuis son entrée en vigueur, dimanche dernier à minuit, a indiqué, hier, Mohamed Ali al-Makdashi, chef d'état-major des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Malgré leur engagement à respecter le cessez-le-feu tout comme les forces loyalistes et la coalition arabe, ils ont tiré un missile depuis la capitale Sanaâ en direction de Marib à l'est de la ville, a précisé le responsable militaire yéménite. Il a ajouté que les rebelles ont également « violé » la trêve sur plusieurs fronts, notamment à Taëz (sud-ouest), à Marib et dans la province de Jawf, plus au nord. Cette « trêve tient » en dépit de ces attaques, a-t-il toutefois assuré. Elle « ne s'est pas effondrée et nous espérons voir les rebelles (houthis) mettre fin à leurs agressions et respecter le cessez-le-feu », a-t-il poursuivi. La commission militaire dépendant des forces loyalistes a, pour sa part, affirmé avoir recensé « douze violations de la trêve par les rebelles » à Taëz. Selon cette source, un civil a été tué et plusieurs autres blessés par des tirs des Houthis contre des quartiers de la ville qu'ils assiègent en partie. « Notre riposte s'est limitée à l'autodéfense », a assuré cet organisme dans un communiqué. Dimanche soir, le médiateur de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a espéré que la cessation des hostilités serait « totalement respectée » afin de créer un « environnement propice » aux pourparlers prévus le 18 avril à Koweït. Cette trêve « est essentielle, urgente et indispensable », a-t-il dit dans un communiqué. Il a aussi souligné qu'une « issue positive » à ces négociations nécessitait « des compromis difficiles de toutes les parties ». Le Yémen est en proie au chaos depuis la montée en puissance des Houthis et leurs alliés, des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Ces forces contrôlent, depuis septembre 2014, la capitale Sanaâ et une bonne partie du nord et de l'ouest du Yémen. Elles s'étaient emparées du palais présidentiel et avaient emprisonné le président Hadi qui pu fuir à Aden (sud) avant de s'exiler en Arabie saoudite. Six mois plus tard, Ryadh intervenait à la tête d'une coalition militaire arabe pour soutenir le président Hadi face au camp rebelle accusé de chercher, par son avancée fulgurante, à mettre le pouvoir légitime devant le fait accompli. Le Yémen était censé devenir un Etat fédéral constitué de six provinces conformément aux décisions d'un vaste dialogue national. Les Houthis ne contrôlaient, alors, que la province de Saâda. Actuellement, l'ONU prévoit de négocier, au Koweït, un accord de partage du pouvoir.