Les rebelles talibans ont à nouveau visé la capitale afghane avec un attentat au camion piégé perpétré dans la nuit de dimanche à lundi devant un hôtel sécurisé qui accueille des civils et militaires étrangers. Selon les médias locaux, les talibans ont dit "avoir fait sauter un camion chargé d'explosifs à l'entrée de l'hôtel, situé sur la nouvelle route conduisant à la base militaire américaine de Bagram, au nord de Kaboul". Leur porte-parole présumé "Zabihullah Mujahid" a prétendu qu'"une centaine d'envahisseurs américains avaient été tués" dans cette opération complexe, assertion impossible à vérifier et non confirmée de sources indépendantes. L'explosion de très forte puissance a retenti dans la capitale afghane autour de 1h30 (21H00 GMT), précédée d'une coupure de courant de plusieurs minutes. Les trois auteurs de l'attentat perpétré contre cet hôtel de Kaboul accueillant des étrangers ont été abattus, a annoncé lundi un haut responsable de la police afghane. "Les opérations sont terminées, sans autre victime à déplorer à l'intérieur ou à l'extérieur de l'hôtel", a précisé le chef de la police de Kaboul, Abdul Rahman Rahimi. L'hôtel Northgate, qui accueille des hôtes étrangers, protégé par de hauts murs affirme sur son site internet appliquer les règles les plus strictes en matière de sécurité, avec "tours de guet et gardes privés ayant suivi un entraînement militaire". La déflagration a creusé un énorme cratère, large et profond de plusieurs mètres et catapulté des débris calcinés dans un vaste périmètre. Les forces de sécurité et la police ont aussitôt érigé un vaste périmètre autour de l'hôtel, interdisant l'accès, selon une source citée par la chaîne de télévision Tolo, à tous les employés et les occupants de l'hôtel, parmi lesquels 11 étrangers, ont trouvé refuge dans des salles sécurisées. Le Northgate était déjà ciblé en 2013 L'hôtel Northgate, qui accueille des civils et militaires étrangers travaillant pour les troupes déployées dans le cadre de l'opération Resolute Support, sous bannière de l'OTAN, avait déjà été ciblé par les talibans en juillet 2013: cinq kamikazes avaient réussi à pénétrer dans son enceinte, tuant neuf personnes avant d'être abattus par des officiers de la sécurité. L'opération, là encore, avait démarré selon un schéma comparable par l'explosion d'un camion bourré d'explosifs qui avait ouvert la voie au commando. Kaboul a également été visé à deux reprises pendant le mois de ramadhan dernier: le 20 juin, quand quatorze gardes de la sécurité népalais employés par des ambassades occidentales ont été tués en sortant de leur complexe, et le 30 juin, par un double attentat suicide contre un convoi de cadets de la police qui a tué une trentaine de jeunes diplômés. Ces deux attaques avaient été revendiquées par les talibans qui ont accentué leurs attaques sur les forces gouvernementales principalement dans l'est et dans plusieurs districts du sud et du nord du pays depuis le retrait d'une partie des forces occidentales fin 2014.