Le chef de l'ONU en Afghanistan, Kai Eide, a promis que ce nouveau coup de force des taliban ne dissuaderait pas les Nations unies de poursuivre leur mission dans ce pays. Neuf personnes, dont six employés étrangers de l'ONU et deux policiers, ont été tuées hier à Kaboul, dans une nouvelle attaque revendiquée par les taliban comme la «première étape» de leur campagne de déstabilisation contre le scrutin présidentiel du 7 novembre. Le président afghan Hamid Karzaï a ordonné la mise en place immédiate d'une «sécurité renforcée» pour les organisations internationales à Kaboul après cette attaque «inhumaine», la plus meurtrière ayant visé les Nations unies en Afghanistan depuis la chute du régime taliban en 2001. Le chef de l'ONU en Afghanistan, Kai Eide, a promis que ce nouveau coup de force des taliban ne dissuaderait pas les Nations unies de poursuivre leur mission dans ce pays. «Nous resterons engagés en Afghanistan», a assuré M. Eide. La présidence de l'Union européenne s'est dite «choquée et consternée par cet acte odieux de terrorisme». L'Italie a assuré que l'attentat «n'arrêtera pas le processus démocratique» et la France que «la communauté internationale restera aux côtés du peuple afghan». L'attaque, menée par des kamikazes déguisés en policiers, selon le ministère de la Défense, s'est terminée à 08H30 (04H00 GMT), après trois heures de coups de feu et d'explosions et la neutralisation des trois attaquants. Peu après, deux roquettes sont tombées dans les jardins de l'hôtel de luxe Serena à Kaboul, sans faire de victimes. Dans la première attaque, contre une maison d'hôtes abritant du personnel de l'ONU, «six employés de l'ONU ont été tués» et «neuf blessés, dont certains grièvement», a déclaré un porte-parole de l'ONU à Kaboul, Adrian Edwards, précisant que les victimes étaient toutes des étrangers. Un Américain figure parmi les morts, selon l'ambassade américaine. De plus, deux policiers ont été tués, a indiqué la police de Kaboul. La police a également signalé un cadavre carbonisé trouvé sur place, non identifié mais non employé par l'ONU. Et «trois kamikazes ont été tués pendant l'opération de la police», a ajouté le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Zemaraï Bashary, sans préciser si les attaquants s'étaient fait exploser ou avaient été abattus. Les taliban ont revendiqué cet assaut, indiquant qu'il s'agissait de la «première étape» d'une campagne visant à déstabiliser le second tour de l'élection présidentielle prévu le 7 novembre. Cette attaque, la sixième en deux mois à Kaboul, dans une des zones les plus sécurisée d'Afghanistan, vient souligner l'incapacité des forces afghanes et internationales à assurer la sécurité de la population, à plus forte raison des électeurs lors du prochain scrutin, et renforce les craintes d'une forte abstention. L'attaque a débuté à l'aube, lorsqu'un «groupe de terroristes», selon la police, a pris d'assaut la maison d'hôtes Bekhtar, d'où des flammes se sont rapidement élevées, tout près du bâtiment du ministère afghan de la Femme, dans le quartier central de Shar-e-Now. «Nous revendiquons (l'attaque). Ceci est la première étape, nous avions dit que nous allions perturber le second tour de l'élection» présidentielle, a déclaré un porte-parole des taliban, Zabihullah Mujahed. Selon lui, trois rebelles équipés de ceintures d'explosifs et d'armes automatiques ont mené l'opération. Au total, 62 personnes ont péri dans les attaques menées depuis deux mois dans la capitale afghane.