Une réunion ministérielle sur la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, co-organisée par l'Algérie, le Mali et les Nations unies, a été tenue vendredi au siège des Nations unies à New York. La Président de la République du Mali, M. Ibrahim Boubaker Keita a participé à la réunion et a annoncé l'organisation, avant la fin de l'année en cours, de la Conférence d'entente nationale, prévue par l'Accord. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a insisté dans son allocution d'ouverture sur "l'importance" pour toutes les parties signataires de respecter leurs engagements au titre de l'Accord d'Alger et a appelé la communauté internationale à "s'acquitter de l'obligation de soutien" envers le pays et le peuple maliens. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra s'est félicité des réalisations jusque-là accomplies. Il s'est félicité des initiatives prises par le Président malien dont l'annonce de la tenue la Conférence d'entente nationale avant le fin de l'année en cours ainsi que les résultats de la session du Comité de suivi de l'Accord (CSA) du 21 septembre 2016. M. Lamamra a précisé que les "avancées" réalisées, "bien que remarquables", demeurent "insuffisantes" et que "beaucoup reste à concrétiser" dans le processus "laborieux" de mise en £uvre de l'Accord, issu du processus d'Alger. Le chef de la diplomatie algérienne a, par ailleurs regretté,qu'il ait des "tentatives de remise en cause" de l'Accord et que des signataires de l'Accord puissent demeurer "engagés" dans des "confrontations fratricides". Il a précisé que ce passage des "modes traditionnels de gouvernances" est accompagné de "contradictions secondaires" qui y sont attachées, notamment dans la vile de Kidal, lesquelles se traduisent par des "épreuves, des rapports de force, et malheureusement par des tentatives violentes d'imposer sur le terrain des situations données". "Nous avons espoir que à l'instar de tout le reste du peuple malien dans le cadre de la consolidation de ses acquis démocratiques, les populations du nord également découvriront les vertus et les bienfaits de la démocratie participative et seront en sorte de contribuer en laissant de côté vieux réflexes et les vieux atavismes qui ont condamné cette région et ses populations à des épreuves tout au long de l'histoire" a indiqué M. Lamamra, avant de réitérer l'appel à la communauté internationale d'honorer ses engagements qui ont été pris à l'égard du Mali en matière de développement économique et social. La réunion a été sanctionnée par un résumé des co-Présidents qui reflète les positions exprimées par les participants aux travaux, qui ont exhorté les parties signataires à mettre "pleinement" et "sincèrement" en oeuvre l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. En réaffirmant que la mise en £uvre intégrale de l'Accord demeure le "socle" pour une paix et une stabilité "durables" au Mali , ils ont condamné les récentes "violations" du cessez-le-feu par les groupes armés signataires, les violations des droits de l'homme, ainsi que les "entraves" à l'accès humanitaire. Les intervenants ont exprimé leur "profonde préoccupation" face au "manque de confiance" parmi les parties signataires et ont exhorté la Plateforme et la Coordination à adhérer "strictement" aux dispositions du cessez-le-feu et à résoudre leurs "différends" par le biais du dialogue et dans le cadre des structures prévues par l'Accord. Les participants ont saisi cette occasion pour rendre "un hommage particulier" à l'Algérie pour son rôle "crucial" en tant que chef de fil de médiation du processus de paix au Mali. Ils ont appelé toutes parties signataires à respecter leurs engagements en vertu de l'Accord et à £uvrer à sa mise en oeuvre "effective", et à saisir "l'opportunité historique" qu'offre l'Accord d'Alger pour une paix "durable" au Mali. Ils ont souligné le rôle "essentiel" que le représentant spécial du secrétaire général pour le Mali et la MINUSMA devraient continuer à jouer pour soutenir l'application de l'Accord et ont exprimé leur "gratitude" aux partenaires régionaux et internationaux, y compris la CEDEAO, l'Union Africaine et l'Union Européenne, ainsi que les pays contributeurs de contingents et d'effectifs de police.