Les Associations des Sahraouis et de la communauté sahraouie en France (ACSF) et la plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental organiseront mardi un rassemblement suivi d'une manifestation jusqu'à l'Ambassade du Maroc à Paris pour exiger l'organisation rapide du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, indiquent les ACSF dimanche. "Six ans après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, nous appelons à un rassemblement le mardi 8 novembre à 15h30 place du Trocadéro suivi d'une manifestation jusqu'à l'Ambassade du Maroc Paris 16 ème", précisent les ACSF dans un communiqué, rapporté par l'Agence sahraouie SPS. La manifestation a pour but d'"exiger l'organisation rapide du référendum d'autodétermination et la libération des prisonniers politiques sahraouis et la fin de la répression dans les territoires sahraouis occupés", ajoute le collectif d'associations. "La mobilisation est aussi indispensable pour briser le silence des principaux médias et contraindre le gouvernement français à changer de politique et à ne plus soutenir le pouvoir marocain", a-t-on noté. "Assez!. Referendum d'autodétermination maintenant!. Libération des prisonniers politiques sahraouis!. Le 6 novembre 1975, jour de la sinistre marche verte, les autorités marocaines ont occupé illégalement le Sahara occidental", ont rappelé encore les ACSF dans le texte. "41 ans plus tard, le Sahara occidental est toujours occupé et colonisé par le Maroc et le peuple sahraoui n'a toujours pas exercé son droit à l'autodétermination", ont ajouté les Associations, indiquant que "le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20 000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité)." Malgré l'annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l'affaire devant une Cour d'appel civile, ils sont maintenus en détention de façon arbitraire. "Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition", exige le collectif, soulignant que "le pouvoir marocain impose un véritable blocus sur le Sahara occidental pour cacher la situation réelle en expulsant les délégations étrangères (journalistes, juristes, syndicalistes et associatifs)." Les ACSF ont tenu à rappeler que "Claude Mangin a été refoulée par les autorités marocaines le 20 octobre 2016 alors qu'elle venait rendre visite à son mari, Naâma Asfari, prisonnier politique sahraoui emprisonné depuis novembre 2010." La veille, Reporters sans frontières (RSF) a exhorté les autorités marocaines à "lever toute entrave sur l'information" au Sahara occidental, sous occupation marocaine, et à cesser d'y "bafouer le droit des journalistes sahraouis et étrangers à couvrir" ce territoire. "Agressions lors de manifestations, procès contre des journalistes-citoyens sahraouis, expulsion de journalistes étrangers : en maintenant un contrôle abusif sur l'information au Sahara occidental, les autorités marocaines y rendent pratiquement impossible le travail des reporters", a expliqué RSF dans un communiqué. "Considéré comme territoire non-autonome par les Nations unies, le Sahara occidental est actuellement contrôlé à plus de 80% par le Maroc", a rappelé le communiqué, ajoutant que sur place, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) est chargée, en plus de cette consultation destinée à permettre aux habitants habilités à voter, de décider du statut futur de ce territoire, de surveiller le cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.