Un rassemblement pour exiger la libération "inconditionnelle" des prisonniers politiques sahraouis, détenus dans les geôles marocaines, s'est tenue samedi à Paris à l'initiative de la Ligue des jeunes étudiants sahraouis de France (LJESF). Portant des drapeaux sahraouis et des portraits de détenus sahraouis, les manifestants scandaient des slogans hostiles au régime marocain et revendiquaient un référendum d'autodétermination sous l'égide des Nations unies. Pour la présidente de la LDESF, Aziza Bent Ahmeda, ce rassemblement commémore le troisième anniversaire du "violent" démantèlement du camp de Gdeim Izik, le 9 novembre 2010. "Cet événement est important dans l'histoire du Sahara occidental. C'est à partir du démantèlement du camp de Gdeim Izik que nos frères ont été prisonniers et condamnés à de lourdes peines. Nous sommes-là pour leur apporter notre soutien et sensibiliser les Français à la justesse de notre cause", a-t-elle indiqué à l'APS. Selon elle, c'est la France, qui défend les valeurs de la République et des droits de l'Homme, qui "ferme littéralement les yeux sur les atteintes des droits de l'Homme au Sahara occidental, et sur le droit des Sahraouis à l'autodétermination". Aux yeux du représentant en France de l'Association des familles des prisonniers disparus sahraouis, Bachir Moutik, ce rassemblement intervient trois ans après le démantèlement du camp de Gdeim Izik, pour envoyer un message fort de soutien aux familles des détenus sahraouis, exiger la libération de tous les prisonniers politiques et demander à la France "d'arrêter de soutenir aveuglement le régime marocain dans son entreprise d'occupation du Sahara occidental". "Il faut que la France revoie sa copie par rapport au respect des droits de l'homme au Sahara occidental. On l'exhorte d'exiger du Maroc la libération des prisonniers politiques sahraouis et, pour nous, ça sera un bon signal pour le processus de paix et de négociation" dans la région, a-t-il affirmé, soulignant qu'on "ne pourrait jamais arriver à une solution négociée tant qu'il y a des prisonniers politiques sahraouis, pour certains condamnés sans aucun motif". Bravant le froid et la pluie, un manifestant a fait lecture d'un message des prisonniers politiques de Gdeim Izik, détenus à Salé, dans lequel ils appellent les Nations unies et son Conseil de sécurité à mettre sur pied un "mécanisme de défense des civils sahraouis contre les exactions de l'occupant marocain". Ils demandent également "l'arrêt de l'exploitation effrénée des richesses du territoire du Sahara occidental", réitérant, dans le même cadre, leur "attachement au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers un référendum juste et équitable sous l'égide des Nations unies et de l'Union africaine".