L'Algérie a réitéré à New York son appel à la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour traduire dans les faits les engagements pris au plan international concernant le désarmement nucléaire. Intervenant à l'occasion de l'ouverture, lundi, des travaux de la Conférence des Nations Unies pour la négociation d'une convention internationale sur l'interdiction et l'élimination complète des armes nucléaires Sabri Boukadoum, le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, a indiqué que " la seule garantie contre l'emploi ou la menace d'emploi des armes nucléaires réside dans leur élimination totale, en vue de réaliser l'objectif de l'édification d'un monde plus sûr pour tous et d'instaurer la paix et la sécurité dans un monde exempt de ces armes ". M. Boukadoum a déploré le fait que "les armes nucléaires demeurent dépourvue d'un cadre international d'interdiction à l'instar des autres armes de destruction massives, en l'occurrence, les armes biologiques et chimiques, et ce après plus de 47 ans de l'entrée en vigueur du Traité de la non-prolifération des armes nucléaires ". En attendant l'élimination totale des armes nucléaires, le diplomate algérien a souligné la nécessité d'entamer les négociations internationales pour l'élaboration d'une convention globale afin d'interdire la production, le développement, le stockage, le transfert, l'emploi et la menace d'emploi de ces armes, à travers des mesures effectives et urgentes ayant juridiquement force obligatoire. A ce titre, il a réaffirmé "l'attachement de l'Algérie à faire du désarmement nucléaire une priorité absolue au plan international, en rappelant que l'Algérie était parmi les premiers à adhérer au Traité de Pelindaba instaurant une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique" et en déplorant " l'absence totale de progrès dans la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient ", ce qui représente "une menace réelle à la paix et à la stabilité de la région et du monde", a-t-il relevé. Evoquant les effets désastreux des armes nucléaires que l'Algérie continue d'en subir les conséquences depuis les années soixante, M. Boukadoum a précisé que "l'Algérie a adhéré en 2016 à l'initiative humanitaire qui reflète une prise de conscience constante de la communauté internationale des dangers de ces armes, pour conjuguer ses efforts à ceux des autres nations qui œuvrent pour la cause du désarmement nucléaire". M. Boukadoum a conclu son intervention en mettant l'accent sur les différentes initiatives internationales prises par l'Algérie dans les domaines liés au désarmement, à la non-prolifération et à la sécurité internationale, auxquelles l'Algérie apporte une contribution significative à travers sa participation active et continue. "L'intérêt de l'Algérie s'est manifesté encore une fois par la présidence de notre pays des travaux de la 71e session de la première commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale", a-t-il indiqué. La conférence, à laquelle ont pris part plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'organisation onusienne, le SG de l'ONU, le président de l'Assemblée générale, des Chefs d'organisations internationales et la société civile, a pour objectif de négocier un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète. Cette Conférence historique, convoquée par une résolution onusienne adoptée en décembre 2016 sous la présidence algérienne de la première commission, constitue la contribution la plus importante dans l'histoire des efforts internationaux visant le désarmement nucléaire, engagés depuis la première session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée au désarmement, tenue en 1978.