L'enseignement supérieur et la recherche scientifique évoqués dans les programmes des partis politiques participant aux législatives de 2017 nécessite davantage d'élucidation et de solutions pratiques au profit du secteur, ont affirmé à l'APS des enseignants universitaires qui estiment que ces programmes nécessitent précision et clarté. La majorité des programmes et propositions des candidats versent dans un seul point commun, celui de faire de l'Université "un partenaire dans le développement du pays". Ils appellent également au "changement des méthodes d'enseignement et à la prise en charge du personnel pédagogique", selon les intervenants. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) estime que la performance du système éducatif en Algérie, aussi bien au niveau des technologies que des langues, a "reculé", ce qui nécessite une réforme du système éducatif et universitaire confortée par une "audace politique" et un "effort national". Selon le parti, la réforme du système éducatif commence par les cycles primaire et secondaire puis professionnel et universitaire sur la base d'une "approche méthodique pour offrir de plus grandes chances de réussite". Pour cette formation politique, l'accent doit être mis sur la révision des contenus des programmes et méthodes pédagogiques ainsi que le recrutement et la formation des professeurs et personnel administratif et pédagogique. S'agissant des droits de l'étudiant algérien, le RCD plaide pour la consécration du système des bourses dans l'enseignement supérieur en prenant en compte les revenus des ménages et l'augmentation de la prime à 12.000 DA par trimestre dans le but de réaliser "l'égalité des chances en matière d'enseignement" et "aplanir les écarts sociaux entre les étudiants". Le parti appelle dans son programme à "l'indépendance de l'université en lui octroyant le droit à la gestion". Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) considère que le nouveau système éducatif doit faire l'objet de réévaluation à travers "l'actualisation des méthodes d'enseignement et leur adaptation à la réalité socio-économique et au développement scientifique et technologique en faveur du développement global". Le parti plaide également pour la création d'une instance nationale auprès du gouvernement qui jouit de l'indépendance financière, chargée de la supervision de l'activité de la recherche scientifique stratégique eu égard aux exigences du développement et l'exploitation des résultats des recherches. S'agissant de l'étudiant, le programme du MSP propose la création d'espaces propices aux innovations estudiantines et la mise en place d'un conseil national consultatif représentatif des étudiants ainsi que la révision du système des prestations sociales en tenant compte de la qualité et des résultats universitaires. Le Rassemblement national démocratique (RND) considère pour sa part qu'il est primordial d'améliorer la performance du système universitaire algérien pour répondre aux besoins de l'économie nationale en matière de cadres et de mains £uvre. Pour se faire, le parti plaide pour une mobilisation accrue des ressources scientifiques et techniques dans les programmes des cycles moyen et secondaire et l'adaptation des programmes des établissements de la formation professionnelle aux besoins des régions ainsi que le développement des métiers par les opérateurs économiques, selon leurs besoins spécifiques. Le professeur Rachid Larkem, Chef du département Droit à l'université de Jijel a estimé qu'en évoquant l'Enseignement supérieur et la recherche scientifique, les partis politiques se sont scindés en deux parties: une partie qui aspire à préserver les acquis réalisés par le pays depuis l'indépendance en introduisant des amendements au système universitaire visant à le mettre au diapason des développements économiques, tels le FLN et le RND qui ont accordé, a-t-il dit, "une grande importance" à l'Enseignement supérieur, car constituant l'un des principaux axes dans les plans de l'Etat de par sa relation étroite avec le développement durable. L'intervenant a mis en avant l'intérêt accordé par ces partis au système LMD qui place l'université dans son environnement économique, alors que d'autres partis se sont limités à critiquer la situation en général, sans toutefois apporter des solutions claires". Le MSP est le "seul" parti à avoir abordé "clairement" le volet de l'Enseignement supérieur, notamment la révision du système LMD et la formation continue des enseignants, a conclu le professeur à la faculté des sciences politiques,à l'université "Alger 3", Malika Ayad après s'être enquise des programmes de certains partis. "La proposition de créer une instance auprès du gouvernement chargée de la recherche scientifique stratégique est "la preuve" de la présence de ce parti dans le milieu université", a affirmé Mme Ayad à l'APS. L'intervenante a critiqué la méthode de généralisation adoptée par certains partis, à l'instar du RND qui a évité de verser dans les détails inhérents à la vie universitaire et à la recherche scientifique, se contentant de tenir un discours partisan limité "à une formation en faveur de l'économie nationale" et à l'affectation des fonds, alors que le RCD a omis plusieurs spécialités, insistant seulement sur les langues et technologies et ne faisant aucune distinction entre les secteurs de l'Enseignement supérieur et la formation professionnelle. Le professeur en droit à la faculté des sciences politiques de l'université de Blida 2, Souira Abdelkrim a affirmé à l'APS que la majorité des partis politiques en lice pour les législatives "n'ont pas présenté" dans leurs programmes "les mécanismes pratiques" appropriés dans le domaine de l'Enseignement supérieur et la recherche scientifique. Cependant, la majorité de ces programmes sont centrés sur l'importance d'adapter la recherche scientifique à la vie économique du pays et au développement des différentes régions.