Les avis des citoyens approchés par l'APS diffèrent à propos des programmes et de l'intérêt suscité par les législatives du 4 mai prochain, près d'une dizaine de jours après le lancement de la campagne électorale, mise à profit par les candidats de partis politiques et indépendants en lice. Beaucoup parmi eux constatent un début "timide" mais comptent aller voter le jour du scrutin selon leur conviction. Au fait, les personnes interrogées à travers les quartiers de la capitale, Alger, relèvent que les candidats en campagne sont appelés à intensifier davantage leurs actions envers les électeurs pour mieux faire connaître leurs programmes et permettre aux citoyens de faire leur choix sur la base des explications et discours prononcés lors des meetings ou/et rencontres de proximité. Nombreuses parmi ces personnes ont suivi des sorties de candidats ou entendu parler du contenu de leurs programmes, mais disent-elles, être "moins enthousiasmées" par les projets de société proposés et les promesses faites lors de cette campagne électorale, sans toutefois négliger l'acte de voter le jour du scrutin pour "exprimer son choix et contribuer au développement de la démocratie dont le pays en a besoin". A la place des martyrs, le cœur du vieil Alger, une dame venue d'Aghribs (Tizi-Ouzou), la cinquantaine, abordée dans une boutique de vêtements pour enfants, déclare d'emblée qu'elle ira aux urnes rien que pour "contribuer à l'édification démocratique et par la même maintenir la stabilité du pays". Emue par le simple fait d'évoquer l'Algérie qu'elle dit "porter dans son cœur", Fatima, qui s'attend à un "engouement" parmi les citoyens de la région de Kabylie, soutient que la consécration de Tamazight, langue officielle, favorisera le retour d'une sorte d'ouverture citoyenne à la classe politique". Sur le lieu et en même temps, Hamza, un marchand ambulant, curieux et visiblement intéressé par la conversation engagée avec Fatima, qu'il s'en est mêlé. Lui en revanche s'est montré "peu optimiste quant à la crédibilité des prochains élus". Pour lui, "tout ce vacarme électoral n'est qu'une quête de pouvoir, d'immunité parlementaire et d'autres avantages". Les populations du Grand-sud et des Hauts-Plateaux Sur le boulevard Zighoud Youcef qui surplombe la Baie d'Alger, un groupe de quatre jeunes de 23 à 39 ans a révélé, un tant soit peu, ce que pensent les populations du Grand-sud et des Hauts-Plateaux de la campagne électorale. De nouvelles connaissances venues de quatre wilayas différentes. Ben Messaoud Abderahmane (Tamanrasset), Mohamed Khelifa (Djelfa), Nouredine (Ourrgla) et Leulmia (Biskra), tous réunis à Alger dans le cadre d'une formation sur la promotion des activités associatives. Pour Leulmia, éducatrice au sein de la direction régionale de la Jeunesse et des Sports, qui suit les débats politiques sur la télévision, de nouveaux noms pouvant apporter du changement, ont émergé dans la capitale des Zibans, à condition que ces derniers "ne se laissent pas influencer par l'argent sinon leur poste de député au cas où ils sont élus", juge-t-elle. Indécis, Nouredine, lui, n'est convaincu par aucun postulant. N'empêche, les réseaux sociaux lui ont permis d'être à jour, mais jusque-là, il n'a pas arrêté son choix. Toutefois, il en est pas question pour cet étudiant en raffinage et technologie des hydrocarbures, de rater le prochain rendez-vous électoral. "Glisser un bulletin vide n'est pas exclu pour lui pour peu que les discours inversent la tendance d'ici le jour J", fait-il remarquer. Khelifa, enseignant de mathématiques dans le secondaire, visiblement déçu, quant à lui, envisage de s'"abstenir". Le bilan "mitigé" des représentants de Djelfa, sous la législature précédente a eu raison de son enthousiasme, se démarquant cependant des "instigateurs du boycott". Le choix de Abderahamane, cadre dans l'immobilier, ne saurait tarder. Sympathisant d'un parti politique, dont il n'a pas révélé l'appelation de cette formation politique, ce trentenaire, également président d'une association caritative, pour sa part, préfère le terrain. En effet, dit-il, "j'ai déjà assisté à de nombreux meeting et sorties de proximité dans sa wilaya (Tamanrasset). Espoir au sein de la communauté à l'étranger, voter pour les "meilleurs" A quelques encablures de là (du boulevard Zighoud Youcef), exactement au port d'Alger, où venait tout juste d'accoster le bateau El Jazair II d'Algérie ferries, Nora, qui arrive de Strasbourg, dit garder constamment un œil sur le pays, en particulier en période électorale. Toute contente de rentrer à Sétif (sa région natale), elle dit "en avoir ras-le-bol des candidats qui ne se manifestent que durant la campagne électorale et s'éclipsent une fois élus. Rares sont ceux qui remplissent la tâche pour laquelle ils ont été plébiscités", remarque-t-elle, exprimant, à la fois, son espoir de voir ces échéances donner lieu à de "véritables élus qui assumeront dignement de leur mandat". Sadia, (67 ans), venue passer quelques jours de vacances en Algérie avant de regagner Marseille, déclare avec fierté avoir eu récemment sa carte d'électeur. Pour elle, voter est un "acte de sélection du meilleur parmi les candidats". Son principe à elle, tel qu'elle l'explique, est de "toujours voter jusqu'à ce qu'on aura ‘un Parlement parfait', à la hauteur de l'Algérie et des sacrifices de nos valeureux martyrs". Nadia, (42 ans), une des proches de Sadia ayant fait le voyage ensemble, regrette, quant à elle, de ne pouvoir exercer son devoir national, pour la première fois depuis qu'elle a atteint l'âge de la majorité. Pour des raisons techniques, elle n'a pu obtenir sa carte d'électeur.