Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelouahab Derbal, a appelé, dimanche à Alger, à ne pas "remettre en cause la régularité des élections" et éviter de "transposer les accumulations du passé", estimant que toute manipulation des résultats serait "une trahison envers la Constitution et la patrie". Invité du forum du quotidien "El Moudjahid", M. Derbal a appelé à ne pas "remettre en cause la régularité des élections" et éviter de "transposer les accumulations du passé", estimant que "toute manipulation des résultats dans le contexte international actuel compromettrait la stabilité du pays et serait une véritable trahison envers la Constitution et la patrie". "Lorsque la régularité des élections est consacrée par un texte constitutionnel, quiconque tenterait de l'entamer commettrait une trahison à l'encontre de la patrie, car celui qui trahit la loi fondamentale du pays (la Constitution) porterait atteinte à l'intérêt suprême du pays", a-t-il poursuivi. "En exprimant sa voix et en choisissant ses représentants en toute liberté, le peuple algérien adressera un message clair aux sceptiques aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays", ajoutant que "le dernier mot revient au peuple" et "nul n'a le droit de manipuler sa voix". Il a appelé, en outre, à rompre avec "le tabou de l'administration qui fraude", notant que "la création de la HIISE n'aurait pas été prévue dans la Constitution en l'absence d'une volonté en ce sens". A une question sur l'utilisation des mosquées pour inciter les citoyens à participer en masse aux législatives, M. Derbal a estimé qu'il s'agit d'une pratique légale, d'autant, a-t-il dit, que la "mosquée fait partie de l'action associative". "Il est tout à fait normal que l'imam évoque la préservation de l'intérêt du pays", a-t-il ajouté. Cependant, il est interdit par la loi que "la mosquée soit la tribune d'un courant ou d'un quelconque parti politique", estimant que l'Algérie n'était pas "un Etat laïc", et partant "il est du devoir de la mosquée et de l'imam de défendre l'intérêt du pays". Concernant la nature des avis adressés par la HIISE aux candidats en lice pour les prochaines législatives, M. Derbal a indiqué qu'elles concernaient essentiellement la publicité pour les candidats dans la presse et l'interdiction de certaines interventions de candidats dans l'expression directe à la radio, car étant hors sujet. Il a estimé que 980 listes représentaient un chiffre considérable et qu'il était normal d'enregistrer des dépassements. Cependant, tous les avis ont été pris en compte et c'est "un bon signe", a-t-il dit. Au sujet de l'absence de photos de certaines candidates sur les affiches de certains partis, le président de la HIISE a précisé que la loi n'obligeait pas les partis à publier les photos de leurs candidats mais de présenter seulement un dossier complet du candidat avec ses photos jointes. Dans ce cadre, il a rappelé le recensement de cas de fraude, dans trois wilayas, relatifs à la collecte des signatures, suite auxquels les procureurs généraux des wilayas concernés avaient été saisis et les responsables arrêtés. S'agissant des ministres qui font la promotion des listes de leurs partis, M. Derbal a affirmé que la loi "interdit à tout responsable, quel que soit son poste, d'utiliser les moyens de l'Etat dans la campagne électorale", mais si ce responsable était militant dans un parti, il était habilité à le faire "en dehors de son ministère". En prévision des Législatives du 4 mai prochain, le président de la HIISE a indiqué que 150 observateurs de la Ligue arabe, 150 autres de l'Union Africaine (UA) et 20 autres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) viendront en Algérie pour suivre le déroulement des élections.