La cyberattaque qui a visé le service de santé national (NHS) du Royaume-Uni est considérée vendredi soir comme un incident majeur et la Première ministre britannique, Theresa May, estime qu'il s'agit d'une attaque internationale. Des hôpitaux, des cliniques et des cabinets de consultation de médecins généralistes d'Angleterre et d'Ecosse ont été sérieusement affectés par ce qui a été l'attaque la plus grave perpétrée contre le NHS. Dans les services des urgences, seuls les cas les plus graves ont pu être pris en charge, des interventions chirurgicales ont été annulées, et des milliers de membres des personnels soignants n'ont pas pu accéder à des données vitales sur les patients. Certains établissements ont été contraints d'envoyer des patients vers d'autres centres hospitaliers. Lors d'un point de presse, Mme May a déclaré : ''Nous avons été informés qu'un certain nombre de services du NHS ont signalé avoir été victimes d'une cyberattaque perpétrée par un ''ransomware'' (un faux logiciel de décodage et de protection). Cette attaque ne ciblait pas particulièrement le NHS, c'était une attaque internationale et un certain nombre de pays et d'organisations ont été affectés.'' "Le Centre national de cybersécurité travaille en étroite collaboration avec les informaticiens du NHS afin de s'assurer qu'ils viennent en aide aux organisations concernées et qu'ils protègent la sécurité des patients. Nous n'avons aucune preuve attestant que des données relatives à des patients ont été corrompues,'' a-t-elle ajouté. La cyberattaque internationale est "d'un niveau sans précédent" (Europol) LA HAYE - L'Office européen des polices (Europol) a déclaré samedi que l'attaque informatique massive internationale touchant une centaine de pays et des dizaines d'entreprises et d'organisations est "d'un niveau sans précédent". "L'attaque récente est d'un niveau sans précédent et exigera une investigation internationale complexe pour identifier les coupables", a indiqué Europol dans un communiqué. Le Centre européen de cybercriminalité (EC3) de l'Office européen des polices "collabore avec les unités de cybercriminalité des pays affectés et les partenaires industriels majeurs pour atténuer la menace et assister les victimes", a-t-il ajouté. Une vague de cyberattaques simultanées affectait une centaine de pays samedi, touchant des dizaines d'entreprises et d'organisations à travers le monde, dont les hôpitaux britanniques et le constructeur français Renault. Cette attaque informatique a été qualifiée d'"internationale" par la Première ministre britannique Theresa May. Les autorités américaines et britanniques ont conseillé aux particuliers, entreprises et organisations touchés de ne pas payer les pirates informatiques qui exigent un paiement pour débloquer les ordinateurs infectés. L'attaque serait de "portée mondiale" et toucherait des organisations en Australie, en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie et au Mexique, ont indiqué les analystes de l'entreprise de sécurité informatique Forcepoint Security Labs. L'unité opérationnelle conjointe d'action contre la cybercriminalité (JCAT) d'Europol, un groupe international de cyber-enquêteurs spécialisés, "est spécialement conçue pour apporter son aide dans de telles investigations et jouera un rôle important dans le soutien de l'enquête", a précisé Europol.