Plusieurs associations ont condamné mercredi les peines prononcées contre les détenus politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik par la Cour d'appel de Rabat, exigeant leur libération et l'arrêt de la répression marocaine contre les Sahraouis dans les territoires occupés. Dans un communiqué, les associations des Sahraouis de France, des associations de soutien à la cause sahraouie, des droits de l'Homme et du développement, ainsi que la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental ont demandé l'annulation du verdict "inique" du 19 juillet, la libération des prisonniers politiques sahraouis et l'arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Après sept années de détention et sept mois de procès défaillant (31 audiences), la Cour d'appel de Rabat a prononcé des peines allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l'encontre des détenus politiques sahraouis, rappelle-t-on. Dans leur communiqué, les associations ont réaffirmé leur soutien à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, demandant au gouvernement français, aux autorités européennes, et aux Nations unies de "faire pression" sur le pouvoir marocain pour qu'il libère les prisonniers politiques sahraouis, cesse sa politique de répression contre la population sahraouie et respecte le droit international fondé sur la tenue d'un référendum d'autodétermination. En raison de leur participation au camp de Gdeim Izik (démantelé avec violence par les forces d'occupation marocaines le 8 février 2010), 24 militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire le 17 février 2013 à de lourdes peines de prison. Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation a cassé ce jugement et renvoyé l'affaire devant la Cour d'appel de Rabat. Le nouveau procès, qui a commencé en décembre 2016, s'est terminé le 19 juillet 2017 par un verdict qui reconduit les peines prononcées par le Tribunal militaire marocain. L'une des avocates françaises des détenus politiques sahraouis, Me Ingrid Metton, a récemment indiqué que les prisonniers devraient être détenus et jugés en territoire occupé, à El-Ayoun, en application du droit international humanitaire. "Ce procès est hautement politique puisque les accusés ont été arrêtés en raison de leurs engagements pour la défense des droits humains au Sahara occidental et pour leur lutte en faveur de l'autodétermination", a-t-elle affirmé dans une interview accordée au journal L'Humanité, soulignant que le droit international humanitaire, et notamment les Conventions de Genève, "doivent être appliqué aux détenus". Cette avocate, qui a été expulsée avec sa consœur Olfa Ouled lors du procès en appel des détenus politiques sahraouis, a rappelé que l'ONU a reconnu que le Sahara occidental était un territoire occupé et ce territoire est aujourd'hui inscrit sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes sans puissance administrante.