Les autorités marocaines ont interdit l'organisation de manifestations dans les rues d'Al-Hoceima (nord du Maroc), à l'occasion du premier anniversaire du mouvement de contestation "Hirak" dans la région du Rif suite au décès de Mohcine Fikri, un vendeur de poisson mort broyé dans une benne à ordure à El Hoceïma en octobre 2016 alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise saisie par la police. Suite à plusieurs invitations sur les réseaux sociaux appelant à l'organisation de manifestations, les autorités ont interdit toute manifestation pour deux jours à compter du vendredi. Plusieurs partis politiques et organisations civiles au Maroc ont appelé à l'organisation des actions à travers toutes les villes marocaines, les samedi et dimanche, en solidarité avec les prisonniers du "Hirak" à Al-Hoceima et de "la révolte de la soif" à Zakoura et pour appeler à leur libération et mettre à nu les crimes commis à l'encontre des enfants de ces régions lors de leurs manifestations "contre la souffrance et la marginalisation". Une année après le début du mouvement de protestation rien n'a changé au Rif pour les observateurs qui déplorent les quelques 400 arrestations. Pour l'ancienne députée sous l'étiquette du parti de la Justice et du développement, Souad Chikhi, le "Harak" le soulèvement déclenché à Al-Hoceima contre "la marginalisation économique, politique et historique" de la région n'a pas donné de résultats, soulignant que des centaines de militants se trouvaient toujours sous les verrous. Les autorités marocaines n'ont pas pris en charge les revendications principales des manifestants notamment en matière d'emploi, de santé, d'éducation et l'ouverture d'une enquête sur la mort de Mohcine Fikri et d'autres personnes durant les manifestations du 20 février, a-t-elle ajouté. Elle a exigé l'annulation de tous les chefs d'inculpation à l'encontre des prisonniers du Hirak et leur libération.