Un total de 2045 candidats et candidates sont en lice pour 260 sièges à Ghardaïa en prévision des prochaines élections des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC et APW), le 23 novembre, a-t-on appris du Directeur de réglementation et de l'administration générale, Fethi Bousbaa. Ce dernier a précisé à l'APS que ces candidats sont présentés dans 67 listes de partis politiques et 6 listes indépendantes pour 221 sièges aux Assemblées populaires communales et 39 sièges pour l'Assemblée populaire de wilaya (09 partis/une liste indépendante, soit un total de 260 sièges). Selon les données recueillies au terme de la période consacrée au dépôt des candidatures, le nombre de listes déposées pour les Assemblées communales varie entre deux listes à El-Atteuf et 11 listes à El-Ménéa pour briguer le mandat d'un siège dans les Assemblées communales de la wilaya, au nombre de 13 communes. Le choix des candidats selon la tradition, souvent en liste indépendante Seulement, pour un témoin ayant suivi ces 20 dernières années les élections municipales de Ghardaïa, le choix des membres d'une liste de candidature se fait le plus souvent en liste indépendante après un consensus basé sur des affinités, la proximité ou l'appartenance à un groupe social ou familial. Cette tradition, et bien que les perspectives ne sont plus les mêmes, se maintient dans les différentes communes de la wilaya et même chez les partis politiques où l'on remarque également la pratique du nomadisme politique, a expliqué Noureddine S., cadre retraité du secteur de l'énergie. Bien que cette pratique a été interdite par la Constitution, ces élections locales du 23 novembre ne dérogent pas à la tradition, et comme à chaque échéance électorale on mise sur l'"atout gagnant" : un candidat connu qui peut ramener des voix. "Ceci a entraîné l'absence de l'intérêt des citoyens électeurs pour leur commune, leur ville ou leur wilaya, et le comportement des électeurs au nombre de 219.679 de la wilaya de Ghardaïa n'est pour l'instant ni enthousiaste ni inerte. A la campagne électorale de charrier les réticents", estime-t-il. Interrogé par l'APS, Adnane B., sociologue, pense lui que "la démocratie à l'algérienne ne change pas de visage mais seulement d'acteurs par le biais du renouvellement traditionnel des assemblées", et que l'"hégémonie de la bureaucratie et la centralisation du pouvoir décisionnel entravent l'émancipation des collectivités locales et leur autonomie". Une avancée, avec une représentation féminine plus remarquée "Forte d'une expérience d'un demi-siècle, la pratique démocratique dans la gestion des collectivités locales a évolué quand même depuis 1967, date des premières Assemblées communales en Algérie avec un champ politique diversifié (multipartisme) et l'implication de la femme dans la gestion de la chose publique au niveau local", a-t-il ajouté. Ainsi, chaque liste électorale présente dans la wilaya de Ghardaïa compte au moins trois femmes pour des mandats aux élections communales afin de contribuer de manière active à la vie politique locale, et ce à la faveur de la modernisation et l'amendement de l'arsenal juridique relatif aux élections et à la représentativité de la femme dans les assemblées élues. Pour Hadja Fatima de Theniet El-Makhzen, la participation active de la femme à la vie politique locale constitue "un défi que la société doit relever pour permettre aux collectivités locales de disposer de cadres et de citoyens capables de penser à un développement durable et améliorer ainsi le cadre de vie du citoyen". En perspective de la campagne électorale, qui a débuté dimanche, 33 salles éparpillées à travers l'ensemble du territoire de la wilaya de Ghardaïa ont été désignées pour abriter les meetings populaires des 65 partis et 09 listes d'indépendants en lice. Ces salles et lieux publics devant abriter la campagne électorale ont été désignés sur la base de leur capacité d'accueil et des commodités nécessaires pour le bon déroulement des meetings, a-t-on fait savoir à la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya. Pour ce qui concerne le volet affichage, 270 sites répartis à travers les 13 communes de la wilaya ont été préparés et affectés pour recevoir les affiches de chaque liste électorale. Un tirage au sort organisé dernièrement en présence des représentants des candidats, des membres de la Haute instance indépendante de surveillance des élections de la wilaya de Ghardaïa (HIISE) et des responsables de la DRAG, a permis d'agencer les listes des partis et candidats indépendants, signale-t-on. Le volume horaire global des couvertures consacrées aux élections locales par la station radiophonique de Ghardaïa va s'élever à 80 heures. La répartition des interventions de chaque tête de liste des candidats a été réalisée en présence des membres de la HIISE. Un marketing basé sur les nouvelles technologies Les candidats aux élections locales ont commencé à adopter des recettes de marketing direct, basées sur la communication de proximité et l'internet pour mener une campagne électorale fructueuse. Plusieurs sites web dédiés aux élections locales ont été créés par les candidats pour convaincre les électeurs et électrices de Ghardaïa de voter en leur faveur et leur permettre ainsi d'obtenir, pour un mandat de cinq ans, un siège dans les 13 APC et un siège dans l'APW. De nombreux candidats ont entamé la campagne pour gagner les électeurs en investissant les réseaux sociaux et en utilisant les alliances familiales, Achirate et tribus pour mobiliser et convaincre l'électorat. Parmi les secteurs qui connaissent une activité avant et durant les campagnes électorales, figure celui de l'impression et des métiers y afférents, les imprimeries saisissant cette occasion pour fournir des produits spéciaux sous forme de dépliants et d'affiches contenant les noms et photos des candidats et un aperçu sur les programmes électoraux des candidats en lice. Pour d'autres citoyens, les élections restent une opportunité de louer à prix fort des locaux commerciaux et bureaux pour les représentations de candidats. De nombreuses personnes approchées par l'APS, bien que craignant une intrusion de l'argent sale par les candidats pour acheter des voix et se construire patiemment une image au sein de la société, estiment que les partis politiques et autres candidats en lice doivent susciter un espoir au sein de la société et préserver l'identité, les constantes et l'unité nationale.