La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a rassuré que l'ouverture de ports et d'aéroports se fera bientôt mais qu'il s'agit là uniquement d'accès contrôlés par le gouvernent yéménite et non pas de ceux qui sont entre les mains des Houthis, une décision jugée insuffisante par les Nations unies et des ONG qui ont mis en garde contre des risques de famine dans la pays. Le peuple yéménite se dit assiégé par ce blocus qui ne cesse d'aggraver la situation humanitaire dans leur pays déjà affaibli par plusieurs années de guerre. Lors d'une conférence de presse lundi, l'ambassadeur d'Arabie saoudite auprès de l'ONU, Abdallah Mouallimi, a annoncé que la coalition arabe va rouvrir l'accès aux ports et aéroports dans les zones contrôlées par le gouvernement yéménite, précisant que "la première étape concernera les ports d'Aden, de Moukalla et de Mocha ainsi que les aéroports d'Aden, de Seiyoun et de Socotra". Concernant le blocus du port d'Hodeida sur la mer Rouge, vital pour les envois d'aide humanitaires, il ne sera pas levé à moins qu'un mécanisme plus strict de vérification et d'inspection par l'ONU ne soit mis en place, a souligné le diplomate saoudien. La coalition a bloqué les accès terrestres, maritimes et aériens au Yémen après que l'Arabie saoudite a intercepté un missile tiré vers Riadh par les Houthis le 4 novembre. La population de Sanaa se lève contre le blocus Des milliers de personnes ont manifesté lundi dans la capitale yéménite Sanaa pour la levée du blocus qui a des "conséquences catastrophiques" sur la population. Rassemblés devant le bureau des Nations unies, les manifestants ont brandit dénonçant le siège, imposé par la coalition arabe sous commandement saoudien et le qualifiant d'oppressant. Mark Lowcock, chef du Bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (OCHA), a averti la semaine dernière que le pays faisait face à la pire famine depuis des décennies. Toute la population du pays dépend des importations de nourriture, de carburant et de médicaments, principalement via les ports. Plus de 17 millions de Yéménites, soit plus des deux tiers de la population, manquent de nourriture, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de M. Guterres, lors d'un point de presse quotidien. L'ONU exige l'ouverture totale des accès L'ONU a réclamé à nouveau lundi la levée totale du blocus imposé depuis une semaine au Yémen par la coalition arabe. Elle a indiqué craindre "la plus grande famine" de ces dernières décennies, avec des "millions de victimes", si le blocus n'est pas rapidement levé. Selon le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, il ne s'agit pas d'avoir un accès uniquement à certains ports qui implique ensuite de traverser des lignes de front pour acheminer l'aide humanitaire. Après le tir d'un missile balistique début novembre par les houthis intercepté au-dessus de la capitale saoudienne, la coalition arabe a renforcé le blocus maritime, aérien et terrestre autour du Yémen. Il y a eu une annonce durant le week-end d'un léger desserrement de l'étau, mais cet allègement a été jugé insuffisant par les Nations unies et des ONG qui ont mis en garde contre des risques de famine. Parmi les conséquences, "la situation sanitaire se dégrade rapidement", a-t-il aussi dit, en réclamant "la levée du blocus sur tous les ports, dont Hodeida et Saleef". La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux Houthis, issus de la minorité zaïdite, très présente dans le nord, à la frontière saoudienne. En mars 2015, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien de la coalition emmenée par Ryadh, mais les forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils. A travers la capitale yéménite, des habitants se révoltent face à l'aggravation de la situation, alors que les prix des carburants ont augmenté de 60% et ceux de l'eau en citerne de 133%, selon l'ONU.