Plus de mille (1.000) milliards de DA de microcrédits ont été accordés par les banques publiques aux micro-entreprises depuis la mise en place des dispositifs de soutien de l'emploi des jeunes jusqu'à septembre 2017, a indiqué mardi à Alger le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mourad Zemali. Sur l'ensemble de ces crédits bancaires, plus de 800 milliards de DA (mds DA) ont été octroyés par les banques à 370.000 micro-entreprises créées dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien de l'emploi des jeunes (Ansej), a précisé le ministre lors d'un atelier sur la microfinance, organisé par l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) dans le cadre des ateliers Expofinances 2017, en marge de la Foire de la production algérienne. Les 500.000 micro-entreprises créées sont réparties à travers toutes les wilayas du pays, a indiqué le ministre qui a tenu à saluer l'engagement des banques dans l'accompagnement, en amont et en aval, de ces dispositifs. Dans une déclaration à la presse en marge de cet atelier, M. Zemali a souligné que des mesures de la loi de finance de 2018 confirment, une fois encore, la volonté de l'Etat à soutenir davantage la création de micro-entreprises. Par ailleurs, il a fait état d'une amélioration sensible du niveau de remboursement des microcrédits, qui s'est situé à un taux de 70% en 2017 contre une moyenne de 50% durant les dernières années. En ce qui concerne l'impact de la dernière mesure relative à la suspension de l'importation d'un millier de produits, il a considéré que ce dispositif contribuera à la protection de la production nationale et, donc, des entreprises et de l'emploi. Questionné par l'APS sur la capacité de l'Etat à poursuivre, à moyen terme, l'effort social exprimé à travers les dispositifs de soutien de l'emploi sur fonds de recul des recettes financières, il a affirmé, qu'au contraire, ce sont là des dispositifs "idéaux" pour l'après-pétrole. En effet, explique-t-il, ces dispositifs, en dépit du coût supporté par le Trésor pour bonifier les taux d'intérêts bancaires ou pour effacer les intérêts et les pénalités de retards, "développent l'esprit d'entreprenariat chez les jeunes et les encouragent à créer leur propre entreprises loin des recettes pétrolières". ==Les microcrédits représentent 15% des crédits bancaires au secteur privé== De son côté, le président de l'ABEF, Boualem Djebbar, a indiqué que les microcrédits représentent 15% de l'ensemble des crédits bancaires accordés au secteur privé en 2017. Il a aussi observé une baisse du nombre des microcrédits accordés durant 2017 par rapport aux années précédentes, et ce, du fait d'une meilleure coordination entre les banques et les agences concernées pour éviter de financer des activités saturées qui compromettent la solvabilité des jeunes emprunteurs. Sur l'opération de rééchelonnement des microcrédits, il a avancé que les banques se penchaient sur le recensement des entreprises concernées qui devraient déposer leurs demandes de rééchelonnement avant le 30 juin 2018. Intervenant lors de l'atelier, l'experte internationale en micro-finance, Mme Sana Attig, a souligné que la micro-finance enregistrait un encours de 87 milliards de dollars de crédits à travers le monde, avec une croissance de 13% en 2017 par rapport à 2016. Près de 60% des micro-emprunteurs se trouvent en Asie, a-t-elle fait savoir, en soulignant que l'expérience montre que les femmes sont les meilleurs payeurs et détiennent plus de 80% du portefeuille des microcrédits à travers le monde.