Des députés britanniques ont accusé Israël de "tortures" et de "crimes de guerres" contre les enfants et adultes palestiniens appelant à mettre fin aux mauvais traitements et aux abus commis contre les mineurs détenus par les forces israéliennes. Lors d'un débat parlementaire sur "la détention des mineurs palestiniens par les forces israéliennes", organisé cette semaine au palais de Westminster, l'occupant Israélien a été accusé de violer le droit international qui dicte les règles de conduite à adopter en période de conflits armés, notamment la protection des civils et des prisonniers. Le débat a été organisé à l'initiative de la députée travailliste, Sarah Champion, et auquel ont pris part des députés de tous les partis représentés au parlement, ainsi que le ministre chargé du Moyen-Orient, Alistair Burt, outre des membres de la société civile et des militants des droits de l'Homme. Mme Champion a relevé que les mauvais traitements infligés aux enfants détenus par les forces israéliennes sont "généralisés, systématiques et institutionnalisés tout au long du processus de l'arrestation jusqu'à la poursuite de l'enfant et sa condamnation". Elle a évoqué des cas précis de pratiques "terrifiantes" témoignant, entre autres, d'enlèvements nocturnes des palestiniens et des aveux soutirés sous la torture. "Quatre enfants palestiniens détenus sur cinq n'ont pas accès à un avocat avant l'interrogatoire par les forces d'occupation israéliennes", a-t-elle dénoncé. Mme Champion a souligné que 95% des condamnations dans les tribunaux militaires de I'occupation se font sur la base des aveux arrachés sous la torture "physique et psychologique". Lors du débat, les intervenants ont dénoncé la politique israélienne de transfert des détenus palestiniens, adultes et enfants, de Cisjordanie vers des prisons en dehors des territoires occupés. Ce transfert a été qualifié de "crime de guerre", car il "viole l'article 76 de la Quatrième Convention de Genève". En 2017, pas moins de 83% des détenus adultes et 61% des enfants détenus ont été "transférés et détenus illégalement", a souligné un intervenant. La députée travailliste, Andy Slaughter, qui a effectué une visite dans les territoires palestiniens occupés l'année dernière, a raconté l'épreuve douloureuse vécue par une famille palestinienne après l'enlèvement de son jeune fils dans la nuit, détenu par la suite sans inculpation pour une durée illimitée. La députée Marsha De Cordova a, pour sa part, attiré l'attention sur le martyre que vit un enfant palestinien détenu sous l'occupation israélienne, de violence physique, de terreur, et du risque de mort. Elle a ajouté qu'il était "clair" que le "système israélien est conçu pour réprimer, écraser et intimider les palestiniens, génération après génération". Mme De Cordova, a, par la même occasion, exprimé sa "solidarité" avec la jeune militante palestinienne, Ahed Tamimi, arrêtée en décembre dernier par les forces israéliennes. "Ahed Tamimi porte la flamme du combat pour tous les jeunes enfants comme elle à travers le monde", a-t-elle dit. Intervenant à la fin du débat, le ministre Burt a souligné que le gouvernement britannique "a demandé à plusieurs reprises et publiquement à Israël de remplir ses obligations juridiques internationales".