Les nouveaux enjeux des technologies de l'information et de la communication en Afrique et l'élaboration de politiques et stratégies efficaces visant l'amélioration de l'accès aux infrastructures et aux services de l'information dans le continent ont été mis en exergue lundi à Alger. Les dispositifs qui contribueront à préserver les intérêts de la région en matière des TIC ont été également évoqués lors des travaux de la 3ème réunion préparatoire de la Conférence des plénipotentiaires de l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour la région Afrique qui se sont ouverts lundi dans la capitale en présence de la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Imène Faraoun. Dans son allocution à l'ouverture des travaux, Mme Faraoun a appelé à une stratégie africaine sur les technologies de l'information et de la communication "qui servent les objectifs humains garantissant l'égal accès des citoyens du continent au numérique". Elle a appelé les experts africains présents à la réunion, "à réfléchir à des solutions pour que l'ensemble des populations africaines puissent accéder à l'internet, même si son débit est de 1 ou 2 mégas, au lieu de le multiplier par 10 ou d'aller vers les technologies très haut débit comme la 5G qui ne bénéficient qu'à certains privilégiés". Pour elle, "il faut veiller à déployer les technologies existantes si elles demeurent toujours performantes, et non pas nécessairement aller vers de nouvelles technologies toujours plus chères et différentes", a-t-elle soutenu. De son côté, le secrétaire général de l'Union africaine des télécommunications (UAT), Abdoulkarim Souleimane, a indiqué que cette rencontre visait d'abord à faire l'état des lieux et une mise à jour sur les recommandations issues des deux dernières réunions qui se sont tenues respectivement en juillet 2017 à Victoria Falls (Zimbabwe) et avril 2018 à Abuja (Nigeria) où des questions urgentes et des priorités pour la région ont été identifiées. Il a indiqué que la présente réunion est un cadre approprié pour la formulation de politiques et stratégies "efficaces" visant l'amélioration de l'accès aux infrastructures et aux services de l'information. Il a ainsi appelé au renforcement des capacités africaines en matière de TIC et à un "front uni" africain pour défendre les propositions à soumettre lors de la Conférence des plénipotentiaires de l'UIT PP-18, qui se tiendra à Dubaï (Emirats Arabes Unis) du 29 octobre au 16 novembre prochain. Lors de cette réunion, les participants ont plaidé en faveur de l'adoption d'un système qui lui permette de parler d'une seule voix et souligné la nécessité pour l'Afrique de se montrer davantage vigilante et de tirer les enseignements des expériences passées pour éviter la répétition des erreurs, et de convenir des méthodologies à appliquer pour obtenir le soutien d'autres groupements régionaux. La Conférence des Plénipotentiaires est l'organe suprême de l'UIT qui se tient tous les quatre ans. A cette occasion, les Etats membres décident du rôle futur de l'organisation et déterminent sa capacité d'influencer et d'orienter l'évolution des technologies de l'information et de la communication dans le monde. Cette Conférence détermine également les principes généraux de l'Union, adopte ses plans stratégique et financier pour une période de quatre ans et élit les membres de l'équipe de direction de l'Union, ainsi que les Etats membres du Conseil et les membres du Comité du Règlement des Radiocommunications.