OUZOU - "JSK 1946/1996, Asmi tervah" ou "JSK 1946/1996, la Joyeuse Saga des ‘Kanaris'" est le titre d'un nouveau film documentaire sur la Jeunesse sportive de Kabylie, club de football le plus titré d'Afrique. Réalisé par Abderrazak Larbi Cherif, ce film qui sera diffusé en avant-première lundi prochain à la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, retrace à travers des témoignages en français et un commentaire du réalisateur en tamazight sous titré en français, 50 ans d'un parcours parsemé de gloires et de réussite du club de football algérien. "Dans ce documentaire, j'ai voulu expliquer comment a été crée le club en 1946 sous le système colonial et comment il a vite commencé à réaliser de bons résultats avant d'interrompre son activité en 1956 suite à l'ordre du Front de libération nationale (FLN) aux équipes, toutes disciplines confondues, de boycotter les compétitions", a indiqué à l'APS son réalisateur. Outre ces témoignages, pour réaliser son documentaire entamé en 2013, Larbi Cherif a pu obtenir des archives de la télévision algérienne même s'il est resté sur sa faim n'ayant pas pu trouver des enregistrements de certains matchs, notamment euro-africains, qu'il aurait souhaité exploiter. Il a aussi récupéré d'autres archives chez d'anciens joueurs, des photos notamment et chez Mustapha Rafai auteur d'un livre sur la JSK, utilisant également des archives de presse. "La Joyeuse Saga des Kanaris" titre de ce documentaire qu'on peut contracter en JSK, ce qui explique l'entorse à la langue de Molière, faite par le réalisateur, en écrivant Canaris avec un K, consacre une part belle à l'arrivé d'Abdelkader Khalef à la tête de la JSK. Ce "légendaire" président a donné un nouveau souffle au club en recrutant les meilleurs joueurs d'Algérie dont Ali Fergani, Kamel Abdesslam, et Djamel Menad et en engageant des entraineurs étrangers. "Il a ainsi professionnalisé l'équipe qui, à cette période faisait ses stages à l'étranger, soit bien avant les autres clubs algériens". Le recrutement de l'entraineur polonais Stefan Zywotko qui a formé avec Khalef Mahiedine, un duo d'entraineur "unique" dans les annales du football algérien pour avoir duré 15 ans, une stabilité qui a été bénéfique, "a permis de moderniser le club qui s'était mis aux normes internationales du football de l'époque", a observé Larbi Cherif. Et comme on ne peut parler de la JSK sans citer l'un de ces grands supporters qui la suivait partout pour ses match et qui même malade n'hésitait pas à faire des milliers de kilomètres rien que pour les soutenir et les voir jouer, ce documentaire aborde l'attachement du grand chanteur et poète disparu, Matoub Lounes au club phare de la Kabylie, avec des témoignages d'anciens joueurs et un extrait d'archive ou l'enfant de Taourirt Moussa parle de son équipe de football qu'il a chantée et adulée. Le message que le réalisateur, qui a déjà produit et réalisé quatre documentaires (Kamel Hamadi l'art en fréquences, 17 octobre 61 le sang du fleuve, Tahar Djaout, un poète peut-il mourir, et cheikh El Hasnaoui de la Maison blanche à l'océan bleu), veut transmettre à travers ce documentaire est celui d'espoir. "La JSK est un grand club qui doit retrouver sa place, celle de la période 46/96 où elle dominait le football national et africain et qui a fait que des journalistes africains et étrangers la surnommait ‘FC Barcelone africain', a-t-il dit. "Je veux dire aussi que ce club qui joue le maintien, était, il n'y a pas longtemps un grand club de football. La vie des clubs est ainsi faite", déplore le réalisateur. "Ca arrive que de grandes équipes rentrent dans une période de veille et de faibles résultats mais c'est des club qui reviennent ... les grands ne meurent jamais car ils ont des ressources pour rebondir et c'est le cas de la JSK qui représente toute une région".