Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a rappelé mardi l'importance d'une plus grande représentativité de l'Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies "dans un monde en plein turbulences". "On ne peut pas parler de paix et de stabilité au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU en l'absence de l'Afrique. La revendication africaine va ainsi vers une plus grande représentativité de l'Afrique au sein de cette institution onusienne", a déclaré M. Messahel sur les ondes de la radio "Chaine III", lors d'une émission sur les réalisations de la Diplomatie algérienne entre acquis et défis à venir. Il a fait référence à "la résolution ou le consensus d'Ezulwini, une stratégie de l'UA, des pays africains pour revendiquer une correction historique" vu qu'au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, la plupart des pays africains n'était pas membres des Nations unies. Le consensus d'Ezulwini est une position sur les relations internationales et la réforme des Nations unies, approuvée par l'Union africaine. Il appelle à un Conseil de sécurité plus représentatif et démocratique, dans lequel l'Afrique, comme toutes les régions du monde, est représentée. "Ce que nous avons revendiqué ce n'est pas uniquement une réforme du Conseil de sécurité mais une réforme globale du système des Nations unies", a souligné M. Messahel, notant que l'Afrique "est très mal représentée notamment au Conseil de sécurité des Nations unies". "L'Afrique aujourd'hui continue à travailler sur ça", a-t-il affirmé,rappelant que lors du dernier sommet de l'Union africaine (UA), "nous avons réitéré notre position donc deux postes permanents avec droit de véto et un élargissement des postes non permanents". "Donc c'est une revendication qui est légitime, dans un monde également en plein turbulences", a-t-il souligné, affirmant dans ce sens : "Nous croyons et surtout nous pays africains, nous croyons en les Nations-Unies. Répondant à une question "si l'on peut penser disposer du droit de véto face aux différentes résistances de pays notamment les grandes puissances", M. Messahel a indiqué que "c'est une longue histoire, ça peut demander une émission pour rappeler qu'au sommet de Maurice en 1975, la question de la suppression du droit de véto était évoquée par les Africains parce qu'il y' avait l'utilisation abusive du droit de véto". "A l'époque, a-t-il ajouté, comme vous le savez, l'agenda du Conseil de sécurité était beaucoup plus un agenda consacré aux conflits en Afrique, à la lutte contre l'apartheid, à la décolonisation, et souvent le droit de véto était utilisé abusivement, donc à l'époque déjà en 1975 on avait demandé la suppression du droit de veto". Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a enfin indiqué: "Maintenant il y 'a un processus de négociation et on verra comment il va aboutir, tant que ce droit de véto est maintenu nous revendiquerons des postes permanent et droit de véto. Si demain un consensus se dégage vers l'abolition du droit de véto et bien l'Afrique ne pourra que s'aligner".