L'opération du vote des membres de la communauté algérienne établie à Paris, dans le cadre de l'élection présidentielle du 12 décembre, se poursuivait mardi dans de "bonnes conditions", selon le représentant de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Saisissant l'occasion, notamment, de la grève générale en France, des membres de la communauté nationale établis à Paris se sont déplacés, au quatrième jour du début du scrutin, au niveau des cinq circonscriptions consulaires constituant la Zone 1 (Créteil, Bobigny, Pontoise, Nanterre et Paris) pour accomplir leur devoir électoral pour l'élection d'un président de la République parmi les cinq candidats retenus (Tebboune, Benflis, Bengrina, Mihoubi et Belaid). "Nous comptons 319.328 électeurs dans la Zone 1, dont 83.999 à Créteil qui est comprend 8 bureaux de vote dont un délocalisé, 81.098 à Bobigny (12 bureaux de vote), 62.944 (14 bureaux dont 12 délocalisés), 51.258 à Nanterre (12 bureaux dont 5 délocalisés) et 40.127 à Paris (11 bureaux de vote dont 6 délocalisés)", a déclaré à l'APS le Coordinateur de l'ANIE pour la Zone 1, Boualem Bourenane. Interrogé sur le taux de participation, M. Bourenane a déclaré que le taux enregistré depuis samedi était "appréciable", relevant, néanmoins, des actes de perturbation à l'extérieur de des enceintes consulaires. "Les conditions du travail et du vote sont excellentes. Toutefois, nous avons enregistré des perturbations causées par des manifestants qui sont contre l'élection, qui se sont rassemblés en face des circonscriptions consulaires et intimident toute personne voulant accomplir son devoir électoral", a-t-il déclaré, estimant que ce genre de comportement "est loin de représenter le slogan de +silmiya silmiya+ (pacifique-pacifique). Rencontrée au niveau du Consulat général de Paris après avoir accompli son devoir électoral, une veille dame a précisé que son geste témoigne de son "respect profond" à l'Algérie qui "vit actuellement une crise politique, d'où mon déplacement pour accomplir mon devoir, malgré que certains manifestants ont tenté de me dissuader". Lui emboîtant le pas, une autre dame a exprimé son respect à ceux qui sont contre le vote, tout en fustigeant "ceux qui intimident les personnes qui veulent voter". "J'ai toujours voté. Aujourd'hui et plus que jamais je dois le faire. Notre pays est en danger. Nous n'avons pas le droit de rater cette chance historique qui nous ai offerte pour élire un Président en toute démocratie et pour une nouvelle République", a-t-elle précisé. "On dit qu'il y a que des vieux qui votent. C'est faux. Je suis jeune et je suis venu voter pour barrer la route à tous ceux qui veulent détruire notre pays. C'est une occasion à ne pas rater", a déclaré Mourad, un jeune d'une trentaine d'années. "Je faisais partie de ceux qui sont sortis les premiers temps contre l'ancien régime. Aujourd'hui, tout cela fait partie du passé. Il est temps de tourner la page et d'avoir un président de la République digne de ce nom. Je vote pour une Algérie nouvelle", a déclaré, pour sa part, Malik, la quarantaine bien entamée. Pour sa part, Malika n'a pas cessé de dénoncer les agissements de ceux qui se manifestent en face du Consulat général et qui barrent la route à tous ceux qui veulent accomplir leur devoir électoral. "Je vote malgré eux. C'est un devoir envers notre pays. La police doit faire son travail et ne pas les laisser approcher les électeurs", a-t-elle dit. Venus avec ses deux petits-enfants, un vieil homme a fait savoir qu'il n'a jamais raté un vote de sa vie. Pour lui, c'est un devoir que "nous devons assumer et inculquer à nos futurs enfants. Inchallah le nouveau président que nous choisirons sera la hauteur des attentes de tous les Algériens et bannira à tout jamais la corruption et la bureaucratie et donnera la chance aux jeunes".