TIFARITI (territoires sahraouis libérés) - Les participants au 15e Congrès du Front Polisario "Chahid El-Boukhari Ahmed", dont les travaux se poursuivaient samedi à huis clos à Tifariti, ont affirmé que la paix et la sécurité dans la région ne sauront être réalisées sans la garantie du droit juste et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Lors du troisième jour de ce rendez-vous crucial pour la cause sahraouie, qui se poursuivra jusqu'au 23 décembre, les congressistes procèderont à la désignation des Commissions de travail pour l'élaboration ds plans définitifs liés à l'organisation du Congrès, selon les organisateurs. La Commission du statut particulier devra, quant à elle, présenter son plan de travail avant de procéder à l'approbation des différents articles proposés à la réforme, en plus du projet de réforme de la constitution, et également la formation de la Commission chargée de l'élection du Secrétaire général du Front Polisario, qui occupera aussi le poste de Président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Des appels à mettre fin à l'occupation Dans son allocution à l'ouverture des travaux de ce Congrès, le président de la République sahraouie, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé que le peuple sahraoui n'acceptera ni de nouvelles tergiversations ni de prolongation de l'occupation marocaine. Brahim Ghali, a souligné, lors de sa présentation du rapport littéraire du Secrétariat national du Front Polisario, que "le Sahraoui, qui est derrière son représentant légitime et unique, le Front Polisario, ne peut accepter plus d'ajournements répétés, et n'acceptera pas la prolongation de l'occupation". Le Chef de l'Etat sahraoui a soutenu dans son discours, que pendant près de trente ans, le Front Polisario a fait de nombreuses concessions, afin de créer l'atmosphère de confiance nécessaire entre les parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc. "Nous renouvelons notre volonté permanente de coopérer de manière constructive avec ces efforts pour décoloniser la dernière colonie en Afrique", a-t-il affirmé. Et d'ajouter: "Nous demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et ses obligations envers le peuple sahraoui et à épargner la région des répercussions de la doctrine expansionniste du Royaume du Maroc". Le président de la RASD, a souligné que "l'état actuel d'obstruction, résultant de la politique d'intransigeance et d'obstruction systématique par l'Etat d'occupation marocain, n'a aucune justification, ce qui reflète un échec de la mise en œuvre de la Charte et des résolutions des Nations Unies, en particulier le droit à l'indépendance du peuple sahraoui, comme tous les peuples et pays colonisés". L'UA appelée à prendre les mesures nécessaires contre l'occupation M.Ghali a réaffirmé que "l'Union africaine qui est un partenaire majeur du processus de paix de l'UA-ONU, nous lui demandons de faire plus d'efforts et de prendre les mesures nécessaires pour que le Royaume du Maroc respecte ses obligations envers la Charte de l'UA, et de se retirer, sans restriction ni condition, de la partie qu'il occupe de notre pays". "Etant donné que le Conseil de sécurité des Nations Unies n'a pas mis en œuvre les exigences du plan de règlement des Nations Unies pour l'année 1991, il ne reste plus au Front Polisario qu'à revoir ses positions par apport au processus de paix dans son ensemble", a lancé le président de la RASD, affirmant que "la prochaine étape nécessite une administration nationale efficace et capable de mobiliser toutes les capacités nationales et de les utiliser, avec contrôle et rationalité, pour servir les priorités qui seront décidées par le Congrès". Parmi les préoccupations également - explique le président de la République sahraouie - qui doivent être axées et continues sur l'effort et la diligence, "la nécessité d'examiner attentivement notre expérience organisationnelle et notre système juridique, administratif, sécuritaire et économique, et de s'efforcer d'être pratique, efficace et rentable, sans recourir à l'importation ou à l'adoption indue des théories ou des expériences des autres, appartenant à une autre réalité, et sans rapport avec notre réalité distinguée". "Nous devons nous rappeler que nous menons une guerre de libération nationale qui ne s'achèvera qu'avec la libération de notre patrie. Et la guerre, dans son concept global, est la capacité de posséder et d'utiliser tous les moyens juridiques disponibles pour forcer l'ennemi à accepter et à respecter notre volonté", a-t-il affirmé. La tenue du référendum, garant de la paix et la stabilité De son côté, le représentant du Front Polisario en France, Oubbi Boucheraya Elbachir a indiqué que le 15e congrès du Front adressera, à la fin de ses travaux, un message clair à la France, "principale entrave au processus de paix", pour revoir sa position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental et réfléchir à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région, lesquelles ne sauront être réalisées sans la garantie du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans une déclaration à l'APS en marge des travaux du 15e congrès M. Boucheraya a affirmé que "la paix et la sécurité dans la région ne sauront être réalisées sans la garantie du droit juste et inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, à travers l'organisation d'un référendum indépendant et régulier". Les travaux du 15e Congrès du Front Polisario "Chahid El-Boukhari Ahmed" ont débuté jeudi à Tifariti en présence de plus de 2.000 délégués. Organisée sous le slogan "Combat, résistance et sacrifice pour parachever la souveraineté de l'Etat sahraoui", la 15e édition du Congrès du Polisario, se tient jusqu'au 23 décembre. Le Congrès a été précédé de conférences préparatoires lancées début novembre dernier. Au terme de cet important rendez-vous lié à la cause sahraouie, un nouveau secrétariat national sera élu, dont le nouveau secrétaire général qui assumera également les fonctions de président de la République sahraouie.