Cent soixante dix sept (177) décès, dont 32 depuis le 1er janvier 2020, ont été enregistrés suite à des intoxications au monoxyde de carbone (Co), à travers le territoire national, a révélé, lundi à Alger, le colonel Farouk Achour, directeur de l'Information et des Statistiques à la Direction générale de la Protection civile. S'exprimant lors d'une journée de sensibilisation destinée aux représentants des médias, le colonel Achour a déploré la tendance haussière des décès liés à l'inhalation du monoxyde de carbone (Co), lesquels sont passés de 100 cas en 2018 à 145 en 2019, alors que le nombre des personnes secourues a été de 1849 en 2018 contre 2324 en 2019 et 336 depuis le début de la nouvelle année à ce jour. Ce triste constat est expliqué "essentiellement par le non-respect des mesures de sécurité obligatoires", a-t-il souligné, citant notamment le manque de ventilation du domicile, la non-conformité à la règlementation en matière de fabrication des appareils de chauffage ainsi que l'utilisation d'autres non conçus pour cet usage. Ceci, a ajouté le même responsable, en plus du non recours à des spécialistes en installation des appareils en question et le non respect de l'obligation de leur entretien "régulier", également par un personnel qualifié, avant d'observer que ces fréquents accidents sont "évitables" et qu'ils surviennent de manière "disparate" à travers le territoire national. Pour endiguer les accidents "multiformes" liés à la saison hivernale, la direction générale de la Protection civile a initié, depuis le 18 novembre dernier, une nouvelle campagne de sensibilisation nationale visant à "inculquer la culture de la prévention au sein de la famille, en mettant l'accent sur la femme au foyer", a t-il indiqué. Cette campagne d'information, a poursuivi le colonel Achour, s'appuiera comme à l'accoutumée sur tous les supports médiatiques et de communication existants, dont les réseaux sociaux et la messagerie téléphonique, l'enjeu étant de " sauver des vies". Une problématique de santé publique De son côté, le directeur de la Prévention contre les accidents domestiques au ministère de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Khalil Hadj Mati, a qualifié ce phénomène de "problématique de santé publique", estimant que "son ampleur aurait pu être plus importante n'étaient-ce les campagnes de sensibilisation", menées par son département et celui de la Protection civile. "Il est important pour nous de faire savoir aux citoyens que ces accidents sont évitables en prenant conscience que le monoxyde de carbone est un gaz insidieux, car inodore, incolore et non irritant. Autant de caractéristiques qui le rendent dangereux et pouvant tuer sans que la personne ne s'en rendre compte", a-t-il expliqué insistant sur "l'importance de la culture de l'entretien" des appareils de chauffage.