Le taux de décès par asphyxie causés par les gaz de combustion augmente chaque année en Algérie. La Protection civile, à travers son enquête, a déclaré hier, que la cause majeure de ces accidents est liée à la mauvaise utilisation des appareils fonctionnant au gaz. Durant une semaine, une campagne de sensibilisation des citoyens contre le danger de l'asphyxie à travers tout le territoire national, a été lancée, depuis hier, par la direction générale de la Protection civile. Elle était annoncée par le colonel Farouk Achour, responsable de la communication à la direction générale de la Protection civile, qui a animé une conférence de presse au forum d'El Moujahid, en présence du directeur de la qualité et de la consommation auprès de ce ministère, Sami Kolli. Cette campagne vise «à informer et à sensibiliser le large public aux dangers liés à une mauvaise utilisation des appareils fonctionnant au gaz, particulièrement en période hivernale, où ce risque s'am plifie davantage». Au cours de cette semaine, des journées portes ouvertes seront organisées au niveau des unités de la Protection civile et des caravanes locales sillonneront les différentes localités pour faire de l'information de proximité et diffuser des messages à même de sensibiliser les citoyens sur le danger d'asphyxie et les comportements à adopter afin de préserver leurs vies et les dommages qui peuvent être générés, a expliqué Achour Farouk qui insiste qu'«il faut sensibiliser les citoyens pour réduire le nombre de décès enregistrés chaque année». Selon lui, ces asphyxies sont dues essentiellement à des fuites de gaz, à l'utilisation de chauffages sans évacuation des gaz brûlés, à l'emploi d'équipements défectueux, à l'absence de ventilation et à l'exécution de travaux d'aménagement non conformes aux anciennes installations. «Le ramonage des conduites d'évacuation du gaz parfois occupées par des nids d'oiseaux est vital car une telle obturation constitue également un danger». Un danger pernicieux d'autant que le CO2 est inodore. Une exposition à ce gaz pendant une seule heure suffit à tuer une personne. Les statistiques de la Protection civile font ressortir plus de 1 499 personnes incommodées ou intoxiquées par les gaz brulés ou le monoxyde de carbone dont 187 sont malheureusement décédées durant l'année écoulée, alors que 161 décès sont enregistrés durant les dix mois (janvier-octobre) de l'année en cours. Pour sa part, le docteur Habi Karim, médecin, commandant chargé des missions spécifiques et spécialiste de la médecine hyperbare, a expliqué que «cette spécialité n'est pas dédiée aux accidents de la plongée sous-marine mais pour traiter bien des pathologies, notamment la prise en charge médicale de certains malades lourds tels les paraplégiques, les intoxiqués au monoxyde de carbone, les victimes d'infections récurrentes, les brûlés et les amputés». Il a estimé que «la facture est trop lourde pour l'Etat, à travers l'hospitalisation de milliers d'incommodés, la mobilisation des moyens de la Protection civile et des différents corps de sécurité», ajoutant que «les campagnes de sensibilisation contre les différents risques, permettront sans nul doute de réduire et limiter les pertes en vies humaines et les dégâts ». De son côté, le directeur de la qualité et de la consommation auprès de ce ministère, M. Sami Kolli, a informé que «pour bien prendre en charge cette mission, le ministère du Commerce a mis en place un programme dont la promulgation de décrets exécutifs pour la protection du consommateur et l'obligation du producteur ou de l'importateur à être responsable de ce qu'il étale au marché». Rappelant à ce propos, que plus de 40 000 appareils de chauffage sont bloqués aux ports du pays pour non conformité aux normes de sécurité».