Un vaccin pour le nouveau coronavirus (2019-nCoV) pourrait être prêt pour des essais cliniques humains dans trois mois, ont annoncé jeudi des scientifiques américains dans le Journal de l'Association médicale américaine (JAMA). Dans leur article, le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), et le Pr Catharine Paules, spécialiste des maladies infectieuses à l'Université de Penn State, disent noter que les progrès technologiques depuis l'épidémie de SRAS en 2003 ont considérablement accéléré le calendrier de développement des vaccins. L'ensemble du processus - de l'obtention de la séquence génomique du virus du SRAS à un essai clinique de phase 1 d'un vaccin à base d'ADN - a nécessité 20 mois, un délai depuis compressé par les chercheurs à 3,25 mois pour d'autres maladies virales. Les scientifiques espèrent aller encore plus vite aujourd'hui pour le vaccin contre le 2019-nCoV, en employant la technologie du vaccin à base d'ARN messager (ARNm), selon les deux auteurs. Le récepteur humain prédominant pour la glycoprotéine du SRAS est l'enzyme de conversion de l'angiotensine humaine 2 (ECA2). Des analyses préliminaires indiquent que le 2019-nCoV présente une certaine homologie des acides aminés avec le virus du SRAS et pourrait utiliser l'ECA2 comme récepteur. Cela pourrait influencer considérablement les prédictions sur la progression potentielle de la pandémie à l'avenir, ont noté Anthony Fauci et Catharine Paules. Par ailleurs, cette émergence d'une nouvelle maladie humaine causée par un agent pathogène appartenant à une famille virale considérée auparavant comme relativement bénigne illustre le défi perpétuel que font peser les maladies infectieuses émergentes et l'importance d'une préparation durable, ont souligné les auteurs. Les institutions médicales américaines et chinoises travaillent actuellement de concert au développement d'un vaccin contre ce nouv au coronavirus qui est déjà responsable en Chine de 830 cas confirmés de pneumonie en date de jeudi. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré jeudi qu'il était encore "trop tôt" pour affirmer que cette épidémie en Chine constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), tout en avertissant que le nombre de cas pourrait augmenter d'autant que ce virus reste encore peu familier.