Le Premier ministre Abdelaziz Djerad, a présidé, mercredi, une réunion du gouvernement avec à l'ordre du jour l'examen d'un avant-projet de loi des communications, portant stratégies de développement de plusieurs secteurs ainsi que des communications relatives à la passation de projets de marchés de gré à gré simple, indique un communiqué des services du Premier ministre. A l'entame de la réunion, le Premier ministre "a tenu à rappeler aux membres du gouvernement les instructions émises par le Président de la République à l'occasion de la rencontre Gouvernement-Walis et portant sur la nécessité de parvenir à un développement national équilibré en mettant fin aux disparités sociales à travers, notamment, la mise en place d'un plan d'urgence de rattrapage au profit des populations isolées ou enclavées". A ce titre, et dans le cadre de l'exécution de ce plan d'urgence, le Premier ministre "a instruit les ministres concernés en vue de procéder, sans délai, à un recensement des zones d'ombre dans l'objectif d'aboutir à une cartographie précise de l'ensemble du territoire national. L'identification des zones d'ombre doit être accompagnée d'une évaluation rigoureuse des besoins prioritaires en matière de transport, d'ouverture ou de réhabilitation de chemins et de routes, de cantines scolaires, d'accès aux soins, à l'eau, à l'assainissement, à l'énergie électrique et au gaz". Pour la réalisation de cette opération, "un délai d'un mois est accordé aux secteurs concernés et aux autorités locales appelés, pour ce faire, à associer la société civile à travers essentiellement les parents d'élèves et les comités de quartiers et de villages. L'évaluation issue de cette première opération devra inclure un chiffrage des besoins en financement ainsi qu'un échéancier précis de mise en œuvre. Le programme d'urgence ainsi élaboré sera soumis à l'approbation du gouvernement qui mettra en place un dispositif d'accompagnement, de suivi et de contrôle", conclura le Premier ministre. Le gouvernement a entendu un exposé du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, consacré à un avant-projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de la haine. Ce projet de texte, qui compte 48 articles, considère comme discrimination "toute distinction fondée sur le sexe, la race, la couleur, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique, la langue ou l'appartenance géographique". Les éléments constitutifs de l'incrimination du discours de haine se rapportent à "toutes formes d'expression qui propagent, incitent, encouragent ou justifient la discrimination, ou ceux qui expriment le mépris, l'humiliation, l'hostilité, la détestation ou la violence". Le même projet comporte également un volet préventif en prévoyant l'élaboration d'une stratégie nationale de prévention de la discrimination et du discours de haine. Le gouvernement a ensuite entendu une communication du ministre de la Communication, porte parole du Gouvernement, relative à la stratégie de communication gouvernementale. Abordant la problématique sous différents angles, la présentation s'est attachée à définir le contexte, les principes, les acteurs ainsi que les outils devant être pris en ligne de compte dans la mise en place de la stratégie de communication appelée à accompagner la mise en œuvre du Plan d'action du gouvernement approuvé par le Parlement. Intervenant à l'issue de l'exposé, le Premier ministre a rappelé "la volonté du gouvernement de développer une vision qui intègre le contexte particulier que traverse le pays. Un contexte qui tient compte d'un environnement politique historique marqué par l'empreinte du Hirak populaire et de la dynamique qui en est issue, par une opinion publique avide de changement et par une demande populaire pressante pour une information objective et transparente". S'attardant sur le rôle assigné au porte parole du gouvernement, le Premier ministre insistera notamment sur "le soin à apporter dans le choix des outils de la communication politique pour les besoins de visibilité de l'action gouvernementale ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre dans le cadre de la communication institutionnelle destinée à crédibiliser et à renforcer la relation administration publique/citoyens". Poursuivant l'examen des perspectives de relance et de développement des activités sectorielles en vue de leur soumission au Conseil des ministres, le gouvernement a entendu des communications présentées par les ministres chargés de la culture, de la production culturelle et de l'industrie cinématographique, de la jeunesse et des sports ainsi que du tourisme et de l'artisanat. Après avoir écouté les différents points de vue exprimés par les ministres au terme des communications présentées, le Premier ministre est intervenu pour "encourager le principe de l'intersectorialité mis en avant dans les approches stratégiques développées". En effet a-t-il estimé, "le traitement des problématiques sectorielles ne saurait se limiter aux actions conçues dans une logique sectorielle exclusive. A contrario, les visions solidaires doivent prévaloir dans toute démarche visant à apporter des solutions, notamment pour ce qui a trait aux actions destinées à réduire les inégalités et à résorber les zones d'ombre dénoncées à la faveur du dernier discours du Président de la République lors de la réunion gouvernement-walis". A ce titre, une fois les constats et les diagnostics établis, les départements ministériels "sont appelés à agir de concert pour donner à l'action gouvernementale toute la vigueur souhaitée et des chances de réussite réelles et ce, pour chaque action engagée, tout en intégrant les possibilités offertes par le numérique et les startup". Le gouvernement a, enfin, pris connaissance de projets de marché de gré à gré simple à travers des communications présentées, respectivement, par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire et le ministre des Finances. La communication du ministre de l'Intérieur a porté sur "dix (10) projets de marché de gré à gré simple avec des entreprises publiques pour la réalisation d'opérations de travaux publics relevant du programme d'urgence décidé au profit de la wilaya d'Illizi suite aux intempéries de mai 2019. Il s'agit essentiellement de projets de réhabilitation de routes endommagées du fait de ces intempéries. Un autre marché entre la wilaya d'Oran, d'une part, et les entreprises publiques Algérie Télécom et ERMESO, d'autre part, concerne la réalisation et la maintenance de l'éclairage et des panneaux de signalisation routière à travers la wilaya et l'installation de systèmes de télésurveillance par vidéo et ce, dans le cadre de la préparation des Jeux méditerranéens d'Oran, en 2021". Concernant le ministère des Finances, la communication a porté sur "trois (3) projets de marchés de gré à gré simple entre l'Autorité nationale indépendante des élections et des opérateurs publics, en relation avec les élections présidentielles du 12 décembre 2019. L'exposé a également fait état d'un projet de marché de gré à gré simple pour l'acquisition de 51 véhicules de services destinés à l'opération de recensement général de la population et de l'habitat (RCPH) 2020". La quasi-totalité des projets soumis à l'agrément du gouvernement "ont été attribués à des opérateurs publics sous le sceau de l'urgence du fait, notamment, des attentes pressantes des régions destinataires ou par rapport à l'utilité publique et à l'intérêt général des opérations concernées par ces marchés".