Le président du conseil constitutionnel, Kamel Fennich, a affirmé jeudi à Sétif que le prochain amendement de la Constitution initié par le président de la République Abdelmadjid Tebboune contribuera à "rattraper les insuffisances et lacunes relevées dans les Constitutions précédentes". Intervenant dans une conférence organisée à l'université Lamine Debaghine (Sétif-2) sur "les amendements de la Constitution et la place du Conseil constitutionnel algérien", M. Fennich a considéré que "la Constitution prévue contribuera à rattraper toutes les lacunes et insuffisances et jettera les fondements d'une République nouvelle qui repose sur les principes de justice, de démocratie et d'égalité où le peuple est source de tout le pouvoir". Il a également indiqué que le chef de l'Etat vise par l'amendement de la Constitution de 2016 à "accompagner les mutations que connaît le peuple algérien dans les différents domaines". Il a également estimé que "le Hirak populaire a contribué à lancer une vision nouvelle de l'Algérie des droits et des libertés dont le premier fondement a été la tenue de l'élection présidentielle ayant conduit à l'élection de M. Abdelmadjid Tebboune président de la République qui s'est engagé à procéder à un amendement global de la Constitution en réponse aux aspirations du peuple vers l'édification d'un Etat où règne la justice et la loi". L'intervenant a également appelé à une réflexion minutieuse sur le régime politique et la sphère de décision pour éviter "toutes les formes de dérapages arbitraires", estimant que cela "ne peut se faire qu'à travers la séparation et l'équilibre des pouvoirs". M.Fennich a rappelé que le président de la République a opté pour la présentation du projet d'amendement de la Constitution au deux chambres du parlement avant de le soumettre à référendum populaire, estimant que cette procédure est "la plus transparente et la plus efficiente et exprime fidèlement le contenu des deux articles 7 et 8 de la Constitution qui disposent que le peuple est la source du pouvoir". Initiée par la faculté de Droit et des Sciences politiques de l'université Sétif-2, la conférence a donné lieu à la présentation de plusieurs conférences dont celle du recteur de cette université, Khaïr Guechi, sur "le contrôle de constitutionnalité des traités et leur place dans le système juridique algérien". Il a estimé, à ce propos, que "certains articles de Constitution qui accordent le pouvoir de contrôle sur les traités au Conseil constitutionnel présentent des points faibles sur la forme et le fond à réviser". De son côté, le doyen de la faculté de Droit et des Sciences politiques, Mohamed Benarab, a relevé que l'amendement de la Constitution exige "la mise en place par le législateur et l'institution constitutionnelle de procédures et règles pour permettre de parvenir à une Constitution en adéquation avec les besoins de la société dans les divers domaines économique, politique, social et culturel". Selon les organisateurs, cette conférence s'inscrit dans le cadre des ateliers, ouverts à travers les universités du pays, pour étudier et débattre la question de révision de la Constitution. Elle a regroupé des chercheurs, des cadres de la justice et des corps de sécurité, des représentants des autorités civiles et des étudiants universitaires.